Tour de force littéraireLes mille et une nuits selon Pamuk
Le Stambouliote se mue en Shéhérazade maudite par la peste en 1901, sur l’île imaginaire de Mingher, au large de Rhodes sur la route d’Alexandrie. Un conte à dormir debout.

Le propre des grands écrivains tient peut-être à cet instinct qui leur révèle les calamités qui vont s’abattre sur les cités des hommes et leur permet d’en disserter avec sang-froid. Orhan Pamuk a ainsi couché «Les nuits de la peste» dès 2016, telle une Shéhérazade visionnaire forcée de charmer pour sauver sa peau. Le récipiendaire du Prix Nobel le parachevait quand la pandémie débarqua.