Les négationnistes de la science deviennent ridicules
Sara Gnoni rappelle qu'il y a plus de trente ans que des scientifiques sonnent l'alerte à propos du changement climatique.
Depuis que les scientifiques du climat ont commencé à nous alerter, il y a plus de trente ans, de la trajectoire tragique sur laquelle nous étions, ces lanceurs d'alerte ont fait l'objet d'insultes et de dénigrements de la part de ceux que ce pronostic n'arrangeait pas. Pis, une usine du doute a été créée pour les discréditer. Ainsi, pendant les dernières décennies, alors que nous aurions eu le temps de changer la donne et de repenser notre modèle de société fondé sur une économie extractive, nous avons au contraire accéléré le mouvement délétère. Depuis que la notion de «développement durable» a été verbalisée, en 1992, nos émissions n'ont eu de cesse d'augmenter et nous avons perdu plus de 50% des êtres vivants. Réalisant qu'aucune action concrète à la hauteur de l'enjeu ne se matérialise, alors que tous les indicateurs sont au rouge vif, des individus se mobilisent, partout. Des jeunes ont décidé de ne plus aller à l'école certains jours. Des citoyens décident de pratiquer la désobéissance civile. Des scientifiques, jusqu'ici prudents, sortent du bois: il est désormais avéré que nous vivons la sixième grande extinction de notre planète et, si nous continuons de nier la science, nous allons probablement disparaître en tant que civilisation.
Aussi inconfortable et déplaisante que cette réalité puisse être, il est indéniable que le changement climatique et la perte de biodiversité représentent une menace existentielle à court ou moyen terme pour les piliers biologiques de notre civilisation, à savoir notre air, notre eau, notre nourriture. Ceux qui le nient peuvent être rangés avec les «terre-platistes». Mais ces derniers sont toujours présents, plus de trente ans après, et continuent leurs moqueries: un jour sur Greta Thunberg, prétendument manipulée par on ne sait quel groupe de défense du vivant, un autre jour sur Extinction Rebellion, qui se mobilise sérieusement en réaction à l'inaction générale, ou encore sur les «fanatiques verts», c'est-à-dire les partis politiques qui prennent la science au sérieux.
«L'énergie fournie pour essayer de faire croire qu'il ne faut surtout rien changer est absurde»
La panique qui prend ces personnes, si attachées au statu quo du système mortifère actuel, se transforme en une telle mauvaise foi qu'elle relève du grotesque. L'énergie fournie pour essayer de faire croire que tout va bien et qu'il ne faut surtout rien changer est absurde.
Tout va changer, tout est déjà en train de changer, qu'on le veuille ou non. Notre maison brûle, partout dans le monde, des territoires énormes disparaissent en cendres et perdent leur capacité de régénération. Cet été a battu tous les records de températures et les catastrophes naturelles ne cessent de s'amplifier et de se multiplier. Le pire est encore à venir, sauf si, faisant face à l'adversité, nous agissons radicalement et maintenant.
Face à ce constat funeste, nous avons le choix: soit nous renonçons à un petit peu de notre confort maintenant pour assurer notre survie, soit nous continuons vers notre propre perte. Personnellement, j'ai choisi de renoncer au superflu pour me concentrer sur l'essentiel. Quitte à être traitée d'écologiste radicale.
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