Les économies développées, stimulées par l’innovation, se transforment de manière si spectaculaire qu’on manquera bientôt partout de bras et de cerveaux. Le nouveau gouvernement allemand d’Olaf Scholz a pris la mesure des changements. La première économie d’Europe a décidé d’anticiper une crise qui s’aggrave avec le vieillissement de la population. Le pays annonce vouloir attirer 400’000 personnes net par an, soit quatre fois son solde actuel. Dans la foulée, le pays facilitera les naturalisations et ouvrira encore plus largement les frontières aux personnes hautement qualifiées du monde entier. Une première en Europe.
«Tout indique que les nouvelles technologies favorisent l’automatisation de secteurs que l’on pensait condamnés.»
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Mais, ce qui est encore plus remarquable, l’Allemagne, tout comme la Suisse du reste, prend le pari qu’elle résistera aux vagues de désindustrialisation qui ont fait les grands titres il y a une décennie à peine. Tout indique que les nouvelles technologies favorisent l’automatisation de secteurs que l’on pensait condamnés.
L’intelligence artificielle, qui irrigue aujourd’hui le secteur tertiaire et simplifie l’arrivée des robots dans l’industrie, détruit certes toujours des emplois, mais en crée des millions d’autres là où on ne s’y attendait pas.
La seconde transformation est qualitative. Selon l’économiste Isabelle Chappuis (HEC Lausanne), nous entrons dans une nouvelle ère, qui exigera une formation continue et des aptitudes à être créatifs qui faciliteront notre cohabitation avec nos nouveaux compagnons de travail, les robots.
L’expérience vécue par le Japon semble indiquer que travailler plus longtemps sans s’épuiser et robotiser tout ce qui peut l’être fonctionne, en prenant certaines précautions. Et permettra aux pays «très âgés» de rester parmi les économies les plus compétitives et les plus riches de la planète.
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Éditorial – Les nouveaux emplois
La pénurie de main-d’œuvre se répand partout, y compris avec le développement massif des robots.