Enquête sur le marché locatifLes nouveaux quartiers d’Estavayer ne vident pas le bourg
Après Fribourg et Bulle, l’Observatoire du logement et immobilier du canton de Fribourg s’est intéressé au chef-lieu de la Broye.

Depuis 2016, des centaines de nouveaux habitants se sont installés dans le secteur des Portes du Lac d’Estavayer-le-Lac, où les immeubles poussent comme des champignons. À terme, 2000 nouveaux citoyens sont attendus. De l’autre côté du centre de la bourgade médiévale, les pelleteuses sont prêtes à s’attaquer au quartier Gare-Casino et ses 300 habitants potentiels. Et un peu plus loin, le développement du secteur Plateau de la Gare avance aussi, avec encore 2500 lits en vue.
«Pour maintenir une bonne mixité de logements et se faire une idée des besoins et de l’état du marché, nous avons souhaité intégrer le projet de l’Observatoire du logement et immobilier Fribourg.»
«Pour maintenir une bonne mixité de logements et se faire une idée des besoins et de l’état du marché, nous avons souhaité intégrer le projet de l’Observatoire du logement et immobilier Fribourg», présentait mardi Eric Chassot, syndic de la commune fusionnée d’Estavayer. Après des semaines d’analyses dans la région intercantonale de la Broye, l’Observatoire du logement publiait pour la première fois des chiffres de la location en dehors des centres urbains de Fribourg et de Bulle.
Taux de vacance stable
Menée par la Haute École de gestion de Fribourg, l’étude a toutefois été compliquée en raison de la multiplication des petites et moyennes régies, qui s’occupent de la gérance de quelques logements. Ainsi, 41% des appartements d’Estavayer, qui compte 54,7% de locataires, ont été monitorés chaque trimestre. À la clé, le taux de disponibilité (ou vacance) oscille toujours autour de 2% et varie beaucoup moins qu’ailleurs, même quand de nouvelles constructions sont mises sur le marché.
«Cela signifie que le neuf se remplit, ce qui est une bonne nouvelle. Et que l’ancien ne se vide pas au profit du neuf, ce qui était une crainte.»
«Cela signifie que le neuf se remplit, ce qui est une bonne nouvelle. Et que l’ancien ne se vide pas au profit du neuf, ce qui était une crainte. On en déduit que la qualité de vie est attractive à Estavayer», se félicite Eric Chassot.
Si l’immobilier se porte bien, le syndic rappelle que le développement des emplois attendu en parallèle connaît, par contre, moins de succès. «On dit souvent que le lac est un frein au développement d’Estavayer, car cela bloque un côté pour créer des postes de travail, mais on voit aussi que c’est attractif pour l’habitat», note encore l’édile.
Des loyers inférieurs
Pour le reste des principaux chiffres présentés par Marilyne Pasquier, responsable exécutive du projet, et Damien Vieli, analyste, le prix net, donc sans les charges, d’un trois-pièces à Estavayer se situe à 1200 francs en moyenne. Pour les nouveaux baux signés depuis une année, il se montait à 1219 francs. Des montants inférieurs à ceux de Bulle et de Fribourg. De même, le mouvement des locataires est plus faible dans la Broye avec seulement 15% de changements. Enfin, plus de la moitié des locatifs libérés sont reloués immédiatement.
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