Les pédophiles sont-ils promis à une mort sociale?
Jugé pour des actes sexuels sur des enfants, un Vaudois a été licencié car cela nuisait à la réputation de son employeur. Le début d'une dérive?

C'est l'histoire d'un jeune homme de 17 ans laissé pour mort par le sadique de Romont, une nuit de 1987. L'an dernier, la victime devenait bourreau et était jugée coupable d'actes d'ordre sexuel sur trois enfants. Il était récemment condamné en appel à 3 ans et demi de prison ferme, bien qu'il ait toujours nié les faits. Dans son village où il travaillait comme employé de la voirie, son parcours était connu. Quelques jours après son jugement, son employeur décidait de le licencier avec effet immédiat. Le motif? «La nature et la gravité des faits pour lesquels il avait été condamné rendaient le maintien en fonctions préjudiciable à la bonne marche et à la bonne réputation de la commune», résumait la Cour de droit administratif et public du Tribunal cantonal dans un arrêt publié récemment. Alors qu'il recourait contre son licenciement immédiat, la justice cantonale donnait raison à son employeur.