Commandant de la Protection civile vaudoise, Louis-Henri Delarageaz était aux avant-postes lors de cette première opération de vaccination à la fois médiatique et symbolique, mais pas seulement. «C’est une journée riche en enseignements, et en tout cas pas un exercice.» Responsable de l’engagement des équipes mobiles de vaccination, il orchestre un dispositif logistique à la fois complexe et précis, qui va véritablement se mettre en marche à la fin de la semaine prochaine, après les fêtes de fin d’année.
Pour vacciner les résidents et le personnel des EMS vaudois, il estime que jusqu’à huit équipes mobiles pourront à terme sillonner le canton. Deux devraient être opérationnelles dans un premier temps. «En un jour, chaque équipe doit pouvoir visiter deux établissements comptant une cinquantaine de personnes en moyenne.»
Chaque équipe sera formée d’un infirmier diplômé, d’une personne chargée de l’administration, d’une personne qualifiée pour préparer les vaccins et surtout, de trois PCistes, à qui reviendra la tâche de faire les piqûres. Engagés dans cette mission sur une base volontaire, ils bénéficieront pour ce faire d’une journée de formation. «À terme, les astreints de la PC ne seront peut-être plus nécessaires. Des recrutements sont en cours, notamment à travers Manpower», précise Louis-Henri Delarageaz.
Les propriétés du vaccin Pfizer/BioNTech, seul administré aux Vaudois pour l’instant, sont au cœur du défi technique des équipes mobiles. Les précieuses doses, 3000 pour le moment dans le canton de Vaud, doivent en effet être conservées à une température de -70°C. Le commandant de la PC vaudoise confie qu’elles sont entreposées dans des congélateurs spéciaux, en région lausannoise, sans plus de précisions. «Le lieu est confidentiel.»
Lorsque le vaccin quitte son lieu de stockage, il est transporté dans des frigos portatifs maintenant une température de 2°C, ce qui permet de conserver le produit jusqu’à cinq jours. C’est ainsi qu’il arrive sur les lieux de vaccination, comme à la Maison du Pèlerin, transporté dans des camionnettes de la Protection civile. Une fois sorti du frigo, il est porté à température ambiante et doit être administré dans les 8 heures qui suivent.
Enfin, avant le moment de la piqûre, les fioles de vaccin, qui comprennent chacune cinq doses, sont confiées au préparateur, qui dilue le produit et le répartit dans cinq seringues. Une étape qui a son importance, puisque des personnes se sont vu administrer cinq doses d’un coup en Allemagne. Dûment étiquetée, chaque seringue permet un traçage de chaque vaccination effectuée.