EtudeLes primates analysent la causalité des faits
Chimpanzés et gorilles seraient capables de déterminer «qui a fait quoi à qui» lorsqu'ils observent un événement.

Les grands singes seraient capables d'analyser la causalité dans les événements qu'ils observent. Cette capacité qui servirait de base pour l'évolution de la syntaxe du langage a été observée par Klaus Zuberbühler, professeur à l'Université de Neuchâtel.
«Quand ils sont exposés à un nouvel événement, certains grands singes (chimpanzés ou gorilles, par exemple) ne se contentent pas de laisser se dérouler l'action sous leurs yeux de manière passive», explique Klaus Zuberbühler dans un article d'opinion de la revue britannique Philosophical Transactions. «Leur premier réflexe est de déterminer «qui a fait quoi à qui», avant tout processus de communication.»
La notion même de syntaxe est donc apparue bien avant le langage proprement dit, souligne le professeur dans un communiqué publié lundi par l'Université de Neuchâtel (UniNE). Elle est liée au besoin d'identifier les acteurs d'une action et les éléments sur lesquels elle porte.
Les capacités syntaxiques des grands singes cacheraient déjà les prémisses de la grammaire humaine. Pour décrire un événement, il faut identifier le sujet, le verbe qui décrit l'action et le complément indiquant qui est la cible de l'action, illustre le primatologue. Si un gorille entend le bruit d'une branche heurtant le sol, il prend conscience de la scène en identifiant le sujet comme la branche d'un arbre, sa chute comme l'action et enfin le sol comme la cible.
Mouvements des yeux
Pour vérifier cette hypothèse, Klaus Zuberbuhler a lancé des recherches en collaboration avec le zoo de Bâle sur des orangs-outans, des chimpanzés et des gorilles. Il est également associé dans ce projet à l'ISLE, un Centre interdisciplinaire de compétences sur l'évolution du langage à l'Université de Zurich.
Les expériences consistent notamment à enregistrer les mouvements des yeux («eye tracking») d'un orang-outan regardant une scène d'action sur un écran, ce qui permet de déterminer l'ordre dans lequel le primate perçoit les événements qui se succèdent devant lui. À ce stade, les scientifiques vont tester les capacités syntaxiques des primates au niveau de la perception.
«Quant à savoir s'ils sont capables de la communiquer aux autres congénères par une succession spécifique de leurs cris, il est encore trop tôt pour l'envisager», a expliqué le primatologue.
ats
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