Sortir ce week-endLes scènes frémissent déjà en janvier
Musique, théâtre, cinéma… Sélection de spectacles à déguster dans le canton de Vaud ces prochains jours.
Jazz: lueurs en trio à Chorus

À l’écart des grandes flambées de l’improvisation jazz, voici un trio qui cultive l’art de la nuance, de l’estompe, dans un voisinage assumé avec la musique classique. Un beau cadeau de début d’année offert par le club de jazz lausannois Chorus ce samedi 14 janvier.
Lancé par le saxophoniste Jean-Charles Richard, ce projet associe le magnifique pianiste américain Marc Copland – merveilleux instrumentiste dont on ne parlera jamais assez… – et la chanteuse Claudia Solal, fille du fameux pianiste français Martial Solal. Sur l’album «L’étoffe des rêves» paru en juin dernier sur le label La Buissonne, la formation comprend encore Vincent Segal, mais le talentueux violoncelliste ne sera pas du voyage en Suisse.
Motivé par son désir de travailler avec Marc Copland, Jean-Charles Richard, souffleur des extrêmes puisqu’il s’est spécialisé dans les saxophones soprano et baryton, a ciselé un très bel ouvrage, tout en finesses et sans démonstrations inutiles dans ce compagnonnage subtil avec un pianiste dont l’art du clavier passe autant par le raffinement que par une attention méditative aux émotions déployées.
Sur leurs chemins musicaux parcourus sans empressement, on croise deux fois la route de l’Ophélie shakespearienne rendue par la voix aérienne et légèrement flûtée de Claudia Solal et, une fois, sur les mots d’Arthur Rimbaud. À l’image de l’ensemble du projet, «Giverny» semble miroiter des notes de Debussy tandis que l’on doit «O Sacrum Convivium» à Olivier Messiaen. Cette poésie songeuse, adoucie de lueurs, conviendra à merveille aux jours timides de janvier.
Lausanne, Chorus, sa 14 janvier (21h). www.chorus.ch
Scène: «Une main coupée à Spokane»
Un hôtel miteux de l’Amérique profonde. Un homme fulmine. Dans sa turne, Carmichael fomente un plan pour retrouver sa main gauche, qui lui a été coupée vingt-sept ans auparavant… Comédie noire et grinçante, «Une main coupée à Spokane» est à l’affiche du Pulloff, à Lausanne, dans une mise en scène de Geoffrey Dyson.
Lausanne, Pulloff, je 12 janv. (19 h), ve 13 (20 h), sa 14 (19 h), di 15 (18 h). Jusqu’au 29 janv. Rens. 021 311 44 22. www.pulloff.ch
Chorégraphiques, minifestival de danse contemporaine
Trois partitions scéniques se déploient jusqu’à dimanche sur le plateau de L’Oriental, à Vevey, en collaboration avec le Dansomètre, lors de la 8e édition des «Chorégraphiques», minifestival dédié à la danse contemporaine. Au menu, «Says the Phoenix», solo de Morgane Stephan, «Trajectoires», créé par Malena Sardi, et «Comme un saut immobile ep.6», signé Lorena Dozio.
Vevey, Oriental, je 12 janv., ve 13 (20 h), sa 14 (19 h) et di 15 (17 h 30). Rens. 021 925 35 90. www.orientalvevey.ch
Scène: «À la ligne»
De son expérience d’intérimaire dans des fabriques agroalimentaires, Joseph Ponthus a tiré un roman, «À la ligne» (2019). Jo Boegli porte à la scène ce long poème déroulant le travail des hommes et des femmes à l’usine, leurs rêves, leurs espoirs et leurs désenchantements. À voir jusqu’au 22 janvier dans l’écrin du Bateau-Lune, à Cheseaux-sur-Lausanne.
Cheseaux-sur-Lausanne, Le Bateau-Lune, je 12 janv., ve 13 (20 h), di 15 (17 h). Jusqu’au 22 janv. Rens. 021 731 76 97. www.bateaulune.ch
Spectacle: «Je suis la bête»
«Je suis la bête», à l’affiche de La Grange, a les allures d’un conte pour enfants. Mais histoire est féroce: Méline a été recueillie et élevée par un animal sauvage. Forcée à retrouver le monde civilisé, elle perdra son innocence et son humanité. À force, elle deviendra une bête. La brillante Julie Delille adapte le texte d’Anne Siban dans un spectacle poétique et vibrant.
Lausanne, La Grange, je 12 janv. (19 h), ve 13 (20 h) et sa 14 (18 h). Rens. 021 692 21 24. www.grange-unil.ch
Classique: Capuçon et Bellom
Pendant le confinement, Renaud Capuçon a publié chaque matin une courte vidéo en jouant une pièce souvent accompagnée par le jeune pianiste Guillaume Bellom, qu’on avait découvert en finale du Concours Clara Haskil en 2015. Bellom sera cosoliste du prochain concert de l’OCL dirigé par le violoniste-chef. Il y jouera le «Rondo KV 382» de Mozart et tiendra la partie de piano obligé dans la suite du «Bourgeois gentilhomme» de Strauss.
Lausanne, Métropole, je 12 janv. (19 h 30). www.ocl.ch
Classique: Pletnev et Lozakovich
L’OSR aligne un pianiste et un violoniste lors du même concert. Le vétéran russe du piano Mikhaïl Pletnev s’éclate dans le «Concerto en sol» de Ravel, tandis que le violoniste suédois Daniel Lozakovich, d’origine biélorusse et kyrigize, plonge dans les délices du «3e concerto» de Saint-Saëns. La cheffe mexicaine Alondra de la Parra dirige aussi des pages colorées de Glinka, Gershwin et Bernstein.
Lausanne, Beaulieu, je 12 janv. (20 h 15). www.osr.ch
Concert flamenco
Un duo guitare-violoncelle, un dialogue père-fils, un éclairage inédit sur cette musique à la fois savante et populaire qu’est le flamenco, lui octroyant un style résolument nouveau. Pedro Soler et Gaspar Claus seront samedi sur la scène du TBB à Yverdon, à l’invitation de l’Échandole, pour présenter un nouveau volet de leurs aventures, de leurs pérégrinations en terres ibères: le contemplatif «Al Viento».
Yverdon, TBB, sa 20 janv. (20 h). Infos: 024 423 65 84. www.echandole.ch
Cinéma: «Le film de mon père»
Jules Guarneri, cinéaste encore un peu flou dans ses intentions, se livre à un exercice autobiographique ravigotant dans «Le film de mon père». Présentée comme une commande de son paternel, histoire de le pousser dans ses retranchements, l’œuvre raconte un clan aisé vivant dans la ouate bourgeoise à Villars. La carte postale se déchire sans cesse, hantée par le fantôme omniprésent d’une mère trop tôt disparue mais qui impose ses volontés depuis l’au-delà. Jusqu’à ce que le fiston, 30 ans, se rebelle et rompe ce cordon ombilical.
City Pully (puis diverses villes romandes), lu 23 janv. (20 h) en présence du cinéaste. www.cinedoc.ch
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