Les seniors travaillent déjà beaucoup. Pour vous!
Patricia Dubois ne croit pas que l'augmentation de l'âge de la retraite soit une solution pour assurer les rentes.
Je me réveille en écoutant la Radio romande et la première nouvelle qui m'arrive aux oreilles fait aussi la une de «24heures»: les Jeunes PLR lancent une initiative populaire pour une hausse de l'âge de la retraite à 66 ans pour toutes et tous. Trop heureux de sauter à pieds joints dans la gouille engendrée la veille par l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), ils nous servent un argumentaire archirabâché: l'augmentation de l'âge de la retraite serait incontournable pour assurer à ces mêmes jeunes des rentes qui, soit dit en passant, laissent 20% des retraités actuels en dessous du seuil de pauvreté, comme évoqué dans le même flash d'information matinal.
Ah bon? N'y aurait-il vraiment aucune alternative de financement un brin plus créative?
Cette hausse serait rendue nécessaire par l'arrivée à la retraite des baby-boomers et serait structurelle: cette seule assertion est parfaitement absurde puisque les boomers ne représentent qu'une vague démographique définie, par définition conjoncturelle.
Une élévation de l'âge de la retraite serait «logique», puisque l'espérance de vie augmente et que le système AVS date de 1948 (en passant rapidement sous silence qu'une première hausse a déjà eu lieu pour les femmes en 1997!): peut-être, mais si l'espérance de vie augmente en effet, il est bon de rappeler ici que l'espérance de vie en bonne santé, elle, ne suit pas du tout la même courbe et qu'à ce jour elle est de respectivement 71ans pour les femmes et de et 70ans pour les hommes!*
Alors, pourquoi ne pas faire travailler les seniors plus longtemps? Je vous propose une réponse originale: mais parce qu'ils bossent déjà. Et gratuitement en plus!
«Une grande part des services rendus par les retraité·e·s s'effectuent au sein desfamilles»
L'invisibilité des contributions des seniors est sans doute due au fait qu'une grande part des services rendus par les retraité·e·s au quotidien s'effectuent au sein des familles – de la garde des petits-enfants à la fonction de «proche aidant» en passant par une participation majoritaire au monde associatif foisonnant de notre pays: leurs contributions sont à l'œuvre loin de toute reconnaissance sociale ou économique.
Des chiffres, me direz-vous? Eh bien je n'en ai pas et cela participe d'une invisibilité coupable: à ce jour, aucune statistique fiable ne permet de quantifier leurs apports dans la vie sociale, culturelle et associative. Il serait pourtant fort intéressant de connaître ces données et de les valoriser, afin de les mettre en regard des charges que font soi-disant peser les plus âgés sur la société.
Gageons qu'alors les Jeunes PLR se rendraient compte combien ils auraient à perdre si leur initiative passait!
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