Les Vaudois restent les champions du bio romand
La Suisse romande a rattrapé son retard dans la production bio. Les Vaudois y contribuent fortement.

Alors que la proportion des exploitations agricoles vaudoises produisant en bio était de 6,9% en 2017, elle a encore fait un bond à 8,4% l'an dernier. Un élan qui appuie la forte croissance du label Bourgeon en Suisse romande, qui était encore à la traîne il y a quelques années. «Avec une part de marché de 9,9%, elle a pratiquement rattrapé la Suisse alémanique, qui atteint 10%. Le fossé des rösti bios est maintenant comblé et la consommation et la production ont atteint des niveaux records de ce côté-ci de la Sarine», s'est réjoui Balz Strasser, nouveau directeur de Bio Suisse. Pour présenter le bilan national 2018 (lire l'encadré), il avait choisi une ferme de La Sarraz, qui «bourgeonne» depuis 2003.
Christina de Raad Iseli en est la cheffe d'exploitation. Rien, pourtant, ne la prédestinait à l'agriculture. Cette ingénieure en électronique avait rencontré son mari Christian à l'EPFL. Fils de paysans, ce dernier a certes fait un CFC d'agriculteur, mais il a surtout un doctorat en informatique. Quand ses parents ont décidé de remettre la ferme au fiston, le couple a fait le pari de reprendre le domaine. «Il n'était plus aux normes et mes beaux-parents ne touchaient plus les paiements directs. Nous avons donc accepté de changer de vie, à condition de passer au bio.»
Le domaine couvre 30 hectares, dont seulement la moitié appartient aux Iseli. L'autre est exploitée à bien plaire. «C'est pourquoi nous avons opté pour des cultures très diversifiées», explique cette mère de quatre enfants de 16 à 25 ans qui donnent un sérieux coup de main, aux côtés d'un employé dont la formation de mécanicien sur avion se révèle utile. Car Christina et sa famille travaillent selon la devise «produit, trié et emballé à la ferme».
Outre de la viande – les vaches allaitantes de race angus sortent toute l'année et ne mangent que l'herbe et le foin du domaine – la ferme abrite 230 poules pondeuses et on y vend quatre fois par année des poulets fermiers. Mais l'originalité réside dans les cultures de lentilles, de lin, d'avoine, de pois chiches qui sont cultivées sur 15 hectares.
Les graines avant tout
Alors que son mari est responsable de la production végétale, Christina des animaux, du Bed & Breakfast et de la transformation des produits – elle confectionne pains, tresses, meringues –, le couple a décidé en 2012 de s'équiper pour le tri des graines. L'ancienne grange abrite désormais quatre machines, dont trois petites, triant les cultures en fonction de la taille, du poids ou de la forme des grains. Une installation quasi unique en Suisse romande qui avale leur propre production mais aussi celles de quelques collègues. «On a commencé au bidon, et avec le temps, notre équipement s'est étoffé d'un tapis roulant, utilisé il y a peu lorsqu'un agriculteur nous a amené 8,5 tonnes de lin à trier.» Aujourd'hui, ce tri des graines est la branche qui apporte le plus de valeur ajoutée au domaine.
----------
Lire aussi: Long format : La viticulture bio mûrit en terres vaudoises
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.