Les vendanges n'ont jamais été aussi faibles en Valais
Le gel printanier et la canicule estivale ont fait chuter la récolte de raisins d'environ 40%. En revanche, la qualité est au rendez-vous.

C'est Le Nouvelliste qui avançait cette estimation inquiétante dans son édition de vendredi: par rapport au millésime 2016, il y aura 30 à 40% de raisins en moins dans les caves valaisannes au terme des vendanges 2017. La récolte devrait ainsi se situer entre 31 et 36 millions de kilos, contre 48,5 millions de kilos l'an dernier. Le canton devrait ainsi composer avec la plus faible quantité de son histoire moderne, selon le quotidien valaisan.
Les professionnels interrogés invoquent deux raisons principales. La vague de froid extrême qui a provoqué d'importants dégâts dans plus de 550 hectares de vignes au mois d'avril. Puis la canicule qui s'est installée durant plusieurs jours en juin. «La chaleur a fait fondre la quantité de raisins», explique Claude Crittin, président de la Société des encaveurs de vins du Valais. On se souvient aussi du violent épisode de grêle qui a frappé une partie du vignoble du Valais central le 1er août.
Le chef de l'Office fédéral de la viticulture, Pierre-André Roduit, ne peut cependant confirmer ces tendances. «Il est trop tôt, dit-il. Les grandes caves n'ont pas encore annoncé les chiffres officiels. Certaines exploitations ont tout perdu, alors que d'autres ont enregistré une belle vendange.»
Le Domaine des Crêtes, à Sierre (photo Olivier Maire/Keystone), fait partie de celles qui ont souffert du gel printanier. Fin avril, ses exploitants craignaient de perdre 80 à 90% de la récolte. Aujourd'hui, la situation s'avère moins dramatique. «La vigne a repris de la force. On s'en sort au bout du compte avec une demi-récolte», indique Martine Vocat, copropriétaire, quelques heures après avoir terminé les vendanges. La production de quelque 150'000 bouteilles a ainsi pu être sauvée. «Nous pourrons servir nos clients. Par contre, il a fallu faire une croix sur la production destinée à la vente en vrac.»
Qualité exceptionnelle
Président de la Fédération valaisanne des vignerons, Pierre-Antoine Héritier se montre lui aussi prudent pour l'heure. «La récolte était très bonne en 2016. Si on perd 30%, on retrouvera une quantité proche de celle de 2015 ou de 2014.» En revanche, il partage l'optimisme de ses confrères en ce qui concerne la qualité du raisin: elle sera au rendez-vous. «Comme les rendements sont très faibles, ce sera un cru exceptionnel», prévoit-il. «Grandiose, renchérit le directeur de Provins, Raphaël Garcia, dans les colonnes du Nouvelliste. Le consommateur peut se réjouir de déguster ce millésime 2017.»
Reste à évaluer les conséquences à long terme du gel printanier. «Certains producteurs sont en grande difficulté», souligne Pierre-Antoine Hériter. Le Service valaisan de l'agriculture a reçu des centaines de demandes de dédommagement, de la part non seulement de viticulteurs mais aussi d'arboriculteurs. Le Fonds suisse de secours pour dommages non assurables a accepté d'entrer en matière pour verses des indemnités. «Nous sommes en train d'analyser tous ces dossiers, indique Pierre-André Roduit. C'est un énorme travail.» Pierre-Antoine Héritier ne se fait pas trop d'illusions: «On nous propose surtout des crédits. Les gens sont obligés de s'endetter pour continuer.»
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