Les visiteurs du 10e Livre sur les quais à Morges
Depuis une décennie, le salon du bord du lac a forgé une identité particulière et fragile. Un équilibre entre vitrine de la rentrée littéraire et débats plus inattendus.

Air connu dans les maisons d'édition de France ou d'ailleurs, les écrivains aiment fréquenter Le Livre sur les quais. De sa civilité teintée de bonhomie provinciale au cadre idyllique de paysages nichés entre lac et montagnes, Morges leur promet la douceur des cartes postales. Et même quelques ventes de livres toujours si flatteuses pour les ego créatifs. Luxe, calme et volupté, à la Baudelaire, recouvrent les gargouillis des stratégies logistiques et rivalités intestines. La 10e édition, loin de flamber son anniversaire en événements spectaculaires, reste sobre. La double présidence d'Amélie Nothomb, une des premières fidèles de la manifestation, et de Philippe Forest, recrue plus pointue, donne le ton. En phase, le Livre sur les quais devient peu ou prou la vitrine de la rentrée littéraire, et dépend donc de ses humeurs versatiles. Cette saison, plus riche en auteurs qui gagnent à être connus que de vedettes de plateaux télévisés, il faudra encore plus de curiosité pour savourer la prouesse d'avoir rassemblé 260 plumitifs sur les quais.
Pour ses 10 ans, Morges retrouve donc les plaisirs simples de la découverte. Et des débats inédits. Ainsi de la rencontre entre l'Américain francophile Douglas Kennedy, vieil habitué des quais, qui discute de l'impact de Georges Simenon sur la littérature policière, avec son fils John. Ou de l'écrivain traducteur Brice Matthieussent, étourdissant voyageur dans le grand roman américain, qui débat avec Jim Fergus, expert de la culture indienne.
Aussi statuesque que son «Rouge impératrice», imposante saga qui «clique virale» dans le petit monde germanopratin en cette rentrée, Léonora Miano pose aussi en «incontournable inconnue». Sur le mode uchronique, la Franco-Camerounaise réinvente l'histoire lors d'une rencontre avec Laurent Binet qui, lui, se pique de «Civilization». Parmi les candidats aux fameux Goncourt et autres prix d'octobre, il faudra guetter d'autres visages à Morges. Ainsi de Monica Sabolo, Cécile Coulon ou Luc Lang, auteurs farouches qui tranchent avec une singularité sauvage dans l'humanité en mal de revanche. Dans quelques semaines, ils seront peut-être devenus ces têtes couronnées que Paris s'arrache.
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Morges, 10e Le Livre sur les quais Du ve 6 au di 8 sept. www.lelivresurlesquais.ch
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