Signé LausanneL’espace de massage low cost ne craint pas la crise
Un jeune entrepreneur défie la sinistrose en pariant sur le fait que les Lausannois ont plus que jamais besoin de se détendre.

En ces temps de Covid et de fermetures à répétition, les lecteurs de cette rubrique habituellement généreuse en nouveaux commerces et bistrots n’ont pas eu grand-chose à se mettre sous la dent. Certains entrepreneurs, pourtant, défient la sinistrose. Ainsi du Lausannois Julien Joliat, qui a lancé il y a deux mois Zen Break, un espace de massages à bas prix situé à la rue du Petit-Rocher, dans le quartier du Maupas.
Le principe évoque celui d’EasyJet, avec des réservations faciles en ligne et des tarifs différenciés selon les heures. On peut ainsi s’offrir le matin une heure de massage bien-être dès 53 fr., un service qui va souvent chercher autour d’une centaine de francs dans un salon traditionnel. Le formulaire permet de choisir si l’on sera massé par un homme ou par une femme, quelques services optionnels étant facturés en plus, comme l’ajout d’une huile de massage bio et végane.
«Avec un ami, on discutait un jour du fait qu’on aimerait bien se faire masser plus souvent, mais le prix nous dissuadait, raconte Julien Joliat. En m’intéressant à la question, j’ai compris que c’était principalement une question de volumes: les masseurs ont souvent quelques rendez-vous disséminés dans la journée. En s’organisant pour en booker davantage, on peut facturer moins au client mais garantir un salaire équivalent à la fin du mois.»
Des masseurs passionnés
Chichement payés à 25 fr. de l’heure, les masseurs de Zen Break sont souvent des personnes en formation ou en début de carrière (en Suisse, la profession de masseur non thérapeutique n’a pas de certification officielle). «Ce sont des passionnés, qui aiment vraiment ce travail», assure le jeune entrepreneur.
Notre masseuse du jour, Jessica Héritier, ne le fait pas mentir. Dans un cadre soigné, elle nous a prodigué, masquée comme il se doit, un massage expert et agréable. La jeune femme était qui plus est sensible à l’aspect social de son activité: «En ce moment, on sent que les gens ont besoin de contact. D’être touché, mais aussi de partager, de discuter.» On ne lui donne pas tort.
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