Le peloton féminin vient de boucler son premier Tour de Romandie, alors que les hommes ont célébré le 75e anniversaire de l’épreuve ce printemps. Une grande partie de la Suisse romande semble avoir découvert ce week-end le fait qu’il existe des cyclistes professionnelles. C’est la faute à l’univers conservateur de la «petite reine», qui a mis du temps à s’ouvrir à la diversité. Les femmes n’ont-elles pas dû attendre 2015 pour avoir leur circuit «pro»? Depuis, les étapes ont été grillées et les progrès réalisés sont significatifs.
Le retard se rattrape notamment grâce aux mesures prises par l’UCI (salaire minimum, assurance maternité ou obligation de diffuser les épreuves en direct). Aux sponsors qui ont décidé de financer les équipes. Ou aux organisateurs qui prennent le pari d’organiser des courses encore souvent déficitaires. Mais ce n’est pas le moment de perdre l’aspiration.
«Si le niveau s’est amélioré, le peloton manque encore de densité. Et cela détériore sa qualité.»
Car si le niveau s’est amélioré, le peloton manque encore de densité. Et cela détériore sa qualité. On retrouve dans l’élite de jeunes coureuses qui n’ont pas (encore) toutes les bases techniques et tactiques, car elles sont parfois directement propulsées au sommet de la hiérarchie. Il faut leur laisser le temps d’apprendre à rouler dans le peloton: un exercice aussi long que périlleux.
Derrière les «vitrines» représentées par les cars ultramodernes des équipes du WorldTour, il faut soigner et investir aussi et surtout dans les équipes de développement. Levons la tête du guidon et soyons patients. Et laissons le cyclisme féminin grandir sainement, à sa manière. Apprenons à apprivoiser et savourer d’autres formats, plus courts et dynamiques. Laissons simplement les cyclistes définir leur propre identité.
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Éditorial – cyclisme – Levons la tête du guidon
Alors que le premier Tour de Romandie féminin vient de se terminer à Genève, il faut laisser au peloton le temps de progresser sainement.