Helvetia Nostra, WWF Vaud et Pro Natura Vaud ont eu gain de cause. Leur recours contre l'approbation de l'extension de la carrière du Mormont au lieu dit La Birette a été admis par la Cour de droit administratif et public (CDAP). Un agrandissement qui était censé permettre d'extraire 2,8 millions de mètres cubes de calcaire à partir de 2020 et jusqu'en 2029.

Le choix des autorités vaudoises d'accorder à Holcim le permis d'exploiter est par conséquent annulé. Le dossier est quant à lui renvoyé au Département du territoire et de l'environnement (DTE) pour instruction complémentaire. Selon les opposants, «les décisions du Canton d'accorder le permis d'exploiter reposaient largement sur une série de mesures en faveur de la nature envisagées sur le site après son exploitation, comme le reboisement d'une partie de la zone. Or, ces décisions prévoyaient simultanément l'étude d'un comblement du site, dont les modalités sont encore inconnues et qui détruirait les mesures initialement programmées.»

«Une victoire d'étape»

«C'est une victoire d'étape, commente Anne Bachmann, chargée d'affaires pour Helvetia Nostra. Comme indiqué par la Cour de droit administratif et public, le dossier devra être complété par un préavis de la Commission cantonale pour la protection de la nature. Nous espérons que cette dernière demandera notamment d'intégrer un passage destiné à la faune.»

Il faut dire que le Mormont est considéré par les naturalistes comme un haut lieu de biodiversité au niveau régional. Se dressant au-dessus des villages d'Éclépens et de La Sarraz, le sommet est également considéré comme un site archéologique d'importance européenne datant de l'âge du fer. Le Grand Conseil a d'ailleurs émis en 2015 le vœu de ne pas toucher au haut de la colline.