Hommage à une personnalité médiatiqueL’homme de presse Paul Miskiewicz s’est éteint
Ancien directeur général d’Edipresse Suisse, l’ancien typo avait gravi tous les échelons en 45 ans de carrière. Il est décédé dimanche matin à 84 ans.

Ancien directeur général d’Edipresse Suisse (l’entreprise qui éditait notre journal jusqu’en 2011), Paul Miskiewicz est décédé dimanche à l’âge de 84 ans. L’homme de presse aura passé près d’un demi-siècle à observer et à accompagner l’évolution du paysage médiatique suisse et international, jusqu’en décembre 2003, date son départ à la retraite. Et même au-delà, puisqu’il est resté au conseil de direction de plusieurs sociétés du groupe tout en assurant des mandats ponctuels à l’étranger.
Depuis lors, les journaux sont restés sa passion et son pain quotidien, confie sa fille Catherine par téléphone: «Il était fidèle au papier, mais s’informait aussi sur internet, notamment pour lire la presse polonaise, plutôt que de faire venir par la poste des kilos de journaux. À chaque fois qu’un titre disparaissait, c’était un gros coup pour lui.»
«Il a commencé sa carrière comme typographe à une époque où ce métier était considéré comme l’aristocratie du monde ouvrier.»
Né à Paris en 1938, ce fils d’immigrés polonais est entré chez Edipresse par la petite porte en 1957. «Il a commencé sa carrière comme typographe à une époque où ce métier était considéré comme l’aristocratie du monde ouvrier», se souvient Pierre Lamunière, président d’Edipresse Groupe. Intelligent, cultivé et pétri de bon sens, il a gravi tous les échelons de l’entreprise.»
Le jeune typo bondit de promotion en promotion: il passe de calculateur à chef du service factures, fondé de pouvoir, sous-directeur, puis directeur des Imprimeries IRL. En 1983, il se voit confier tout le secteur «print» de l’entreprise. «En 1997, il est nommé directeur général d’Edipresse Suisse, assisté de Tibère Adler et de Jacques Pilet, poursuit Pierre Lamunière. Il a toujours gardé un attachement indéfectible à son pays d’origine la Pologne. C’est grâce à lui qu’Edipresse y a développé un important groupe de presse, à une époque où personne en Suisse – à part lui – ne soupçonnait l’incroyable potentiel de ce pays.»
«Très cultivé, extrêmement malin et chaleureux, c’était aussi un redoutable négociateur commercial.»
Éditeur et administrateur du «Temps» et de Heidi.news, Tibère Adler, qui a succédé à Paul Miskiewicz à la tête d’Edipresse Suisse en 2003, se souvient avoir été très impressionné par l’intelligence pratique et émotionnelle de cet homme de terrain: «C’était une belle personnalité. Il était très cultivé, extrêmement malin et chaleureux dans les relations humaines. Et c’était aussi un redoutable négociateur commercial. Non seulement il obtenait ce qu’il voulait, mais il voulait encore être remercié à la fin. Il m’a beaucoup appris et soutenu. Je lui dois énormément.»
Nos pensées vont à son épouse, à sa fille et à ses cinq petits enfants.
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