L'insubmersible patron du Surfshop garde le cap
Patron du Surfshop, Pierre-Yves Mottier y transmet son amour pour la planche à voile avec toujours autant de passion.

«La planche à voile et moi, ça a débuté à l'âge de 15 ans, en 1983.» Pierre-Yves Mottier évoque cette rencontre comme l'on pourrait raconter une histoire d'amour. Et pour cause. «J'ai suivi ma première leçon avec mon père lors de vacances dans le sud de la France. À la sortie des cours, nous sommes allés acheter une planche et je n'ai jamais lâché depuis. Une grande partie de ma vie s'est faite autour de ce sport.»
La suite de sa vie justement, elle se déroule dans des salles de classe qui le mènent par défaut à un apprentissage de commerce. Il termine ce dernier, malgré un enthousiasme peu débordant. Et sept ans après être tombé amoureux, Pierre-Yves Mottier trouve une activité compatible avec ses désirs. «Il y a ce poste de vendeur au Centre nautique de Préverenges qui s'est libéré. J'ai postulé et obtenu le job. C'était ce qui me passionnait et ça me laissait trois mois de vacances.» Un temps qui lui permet de partir pendant l'hiver et de pratiquer l'océan. Notamment sur la côte ouest de l'Australie, où il se rend douze années de suite.
À Préverenges, Pierre-Yves Mottier devient progressivement responsable du magasin, et le rachète en 1996. Au fil du temps, l'activité du Surfshop évolue aussi. «Les écoles et les commerces ne proposaient que le windsurf au début des années 90, témoigne le mordu de glisse. Petit à petit, les activités nautiques se sont diversifiées et la planche à voile a perdu en popularité.» Conséquence? La vente de cette dernière diminue drastiquement.
Mais le propriétaire du Surfshop sait s'adapter. Parfois en précurseur. «Un ami revenant d'Hawaï m'a parlé du stand-up paddle et m'a dit qu'il fallait absolument que j'en aie à Préverenges, se rappelle Pierre-Yves Mottier. Nous étions au tout début de la tendance. Je lui ai fait confiance et lui en ai pris quatre.» La suite? Il en acquiert 8, puis 20, puis 50, et en compte une centaine dans son magasin aujourd'hui, ce qui en fait le plus grand centre de location de stand-up paddle d'Europe. Dans le même temps, Pierre-Yves Mottier participe à l'organisation des premiers championnats suisses et des premières zones de compétition à Préverenges, ou encore à l'invention d'une rame qui permet de jouer avec un ballon.
Le plaisir de transmettre
Le tout comme guidé par une évidence. «En fait, le stand-up s'inscrivait déjà dans l'ADN du Surfshop avant même d'y être, estime l'indépendant. Aujourd'hui, il est au centre de nos activités, parce qu'il est très souvent le premier moyen pour une personne de se retrouver debout sur une planche. C'est incroyablement démocratique, et ma vision consiste à mettre à disposition de tous une manière de prendre du plaisir sur le lac.»
Rendre accessible et transmettre sa passion: bien plus qu'une volonté commerciale pour Pierre-Yves Mottier, c'est un sacerdoce. C'est ce qui le pousse à créer une méthode didactique pour faciliter l'apprentissage de la voile, à promouvoir le windsurf à l'international ou encore à dispenser des cours de télémark. Qui dit transmettre dit jeunesse.
Et Pierre-Yves Mottier la connaît bien, lui qui emploie chaque année 30 collaborateurs dont la grande majorité a la vingtaine d'années ou moins. Ces derniers y font tout: vendeur de glaces, moniteur de planche à voile jusqu'à gérant du magasin. Car celui qui est également sergent-chef formateur à la caserne des pompiers de Morges n'a pas peur de confier des responsabilités. Au contraire. «J'ai une grande confiance en l'être humain, raconte le papa de deux enfants. Et étant jeune j'ai beaucoup aimé qu'on me donne des choses intéressantes à faire. J'essaie donc d'offrir cette opportunité à mon staff.»
Et si l'on en croit le patron du Surfshop, sa confiance à toute épreuve ne tient en rien de l'utopie. «J'ai tant d'exemples qui confirment ma vision des choses que je continue. Les messages que je reçois des clients sont dans une telle proportion agréable… Cela prouve que ça fonctionne.» À ce titre, «Yadlo» illustre à merveille la réussite de la «Méthode Mottier». Le festival fondé en 2015 par des jeunes du Surfshop accueille désormais plusieurs milliers de visiteurs chaque année. «Oui c'est un bel exemple», sourit-il. Et le patron d'enchaîner avec un peu d'émotion dans la voix sur la joie de revoir d'anciens jeunes passés par le Surfshop. «Entendre les retours de chacun, c'est un sacré cadeau. Des personnes reviennent dix ans après et me témoignent de tout ce qu'elles ont acquis en fréquentant cet endroit. Émotionnellement, c'est puissant.»
Pierre-Yves Mottier donne l'impression d'un homme éternellement positif. Ne lui arrive-t-il jamais d'être au creux de la vague? «Quand c'est le cas, je viens ici sur la plage au lever du soleil. Et en fait, cet endroit est tellement beau… que je me dis que ça va aller mieux. Et tout problème offre une occasion d'apprendre.»
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.