Bus de remplacementL’Orbe - Chavornay tourne au système D en attendant son raccordement au RER
Deux trains d’occasion ont été commandés pour remplacer le véhicule actuel, en bout de course. À terme, la ligne doit être modernisée et reliée aux CFF, mais un recours de Chavornay repousse le processus.

Pour se déplacer entre Orbe et Chavornay, il faut désormais prendre des bus. Ceux-ci remplacent l’unique véhicule circulant sur la ligne de chemin fer longue de 3,9 km. Après des interruptions de manière sporadique depuis le début de l’année, une énième panne a définitivement mis au rebut, fin août, la rame datant des années 90.
«C’est un prototype qu’on ne trouve pas en Suisse, et on aurait dû importer une pièce qui met vingt-deux semaines à venir», explique Daniel Reymond, directeur de Travys (Transports vallée de Joux, Yverdon-les-Bains, Sainte-Croix).
À la place, deux véhicules d’occasion ont été commandés à l’étranger. «Ils doivent encore être homologués, mais c’est à bout touchant. On devrait avoir un retour à la normale pour le premier trimestre 2022», précise-t-il. Ces deux véhicules devraient permettre de garantir une certaine stabilité, l’un pouvant remplacer l’autre en cas de panne.
«On devrait avoir un retour à la normale pour le premier trimestre 2022.»
La compagnie de transports publics a renoncé à acheter des modèles neufs, la ligne devant à terme être rénovée et raccordée au réseau. La solution des deux véhicules d’occasion doit donc permettre à Travys de tenir quelques années, le temps que le projet se réalise.
Opposition en 2016
Vieux projet, la rénovation de la ligne Orbe - Chavornay devait permettre à Orbe de rejoindre le réseau de RER vaudois autour de 2020, selon la compagnie, rabaissant ainsi à trente minutes le temps de trajet en train jusqu’à Lausanne. Une opposition, en 2016, de la Commune de Chavornay a néanmoins repoussé le processus. S’en est suivi le dépôt d’un recours en 2020. «Dès qu’on a vu que ça prenait du temps, nous avons commencé à chercher un autre véhicule. Mais ça nous a pris environ un an pour en trouver un homologable», explique le directeur de Travys.
Les désagréments liés à la mise en place des bus des remplacements sont minimes, à en croire le municipal urbigène Serge Berthoud. «Du point de vue des voyageurs, il n’y a pas eu de montée aux barrières. Je n’ai pas entendu de plaintes en tout cas», explique-t-il. Il regrette tout de même les «cinq ans de retard» dus au recours.
Le pont de la discorde
Le projet de raccordement nécessite entre autres une refonte de la gare de Chavornay, une boucle ferroviaire et un doublement des rails pour faciliter le transport de marchandises. Le dossier s’accompagne d’un pont routier par-dessus les voies. C’est ce dernier qui sème la discorde. La Commune de Chavornay s’y est opposée, préférant un passage souterrain. Les élus chavornaysans ont en effet estimé que le pont routier engendrerait trop de nuisances sonores et visuelles.
Le recours de Chavornay est maintenant dans les mains du Tribunal fédéral, tandis qu’Orbe ronge son frein. Une pétition et une intervention au Conseil communal avaient déjà tiré la sonnette d’alarme sur les ruptures de correspondance en 2020, au vu notamment du développement du quartier de Gruvatiez dans la plaine de l’Orbe.
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