Confidences avec son concertL’organiste de Notre-Dame de Paris joue à Yverdon
Olivier Latry donne ce dimanche 19 mars un récital au temple. Coup de fil à un soliste voyageant d’orgue en orgue.

Olivier Latry fait partie des stars actuelles du monde de l’orgue, même si le star-system n’est pas ce qui caractérise ce réseau! Le musicien français nommé en 1985, à 23 ans, titulaire des grandes orgues de Notre-Dame de Paris, revient ce dimanche 19 mars au temple d’Yverdon-les-Bains pour jouer sur un instrument qu’il avait déjà abordé une première fois en 2017.
Avant sa venue, nous avons pu joindre Olivier Latry en déplacement aux États-Unis. Il détaille les spécificités auxquelles un organiste est confronté en tournée: «Contrairement à un pianiste qui peut tourner une saison avec le même programme, un organiste doit adapter chaque fois son répertoire à l’instrument, s’il s’agit d’un orgue historique, romantique ou moderne. L’année dernière, j’ai dû apprendre au total 14 heures de musique!»
Longues répétitions
Autre contrainte et non des moindres, l’organiste doit préparer à l’avance les registrations de l’instrument pour les morceaux qu’il interprète, chaque orgue ayant des jeux différents. «Cela représente entre 5 et 8 heures de travail. Un peu comme un chef d’orchestre qui doit faire connaissance en répétition avec les musiciens. Ici, ce sont les jeux de l’orgue.»
À Yverdon, Olivier Latry va privilégier la musique romantique française. Après une page de Bach revisitée par Marcel Dupré, l’organiste parcourt la trilogie Widor – avec la fameuse «5e symphonie» - Vierne et Dupré qui a marqué la grande école d’orgue de Paris aux XIXe et XXe siècles. Et comme à son accoutumée, il terminera le récital par des improvisations.
Et qu’en est-il des orgues de Notre-Dame, sur lesquelles il n’a plus pu jouer depuis l’incendie du 15 avril 2019? «Je suis assez détaché pour l’instant, répond Olivier Latry, car je sais que l’église et l’instrument sont en cours de restauration. Ce serait différent si l’instrument avait été détruit, mais ce n’est pas le cas. Il aurait pu brûler, ses tuyaux fondre, être submergé d’eau. Or il n’a rien subi et même pendant l’incendie, la température dans l’instrument est restée à 17 °C: si ce n’est pas miraculeux!» La réouverture est prévue pour le 8 décembre 2024.
Yverdon-les-Bains, temple
Di 19 mars (17 h)
www.theatrebennobesson.ch
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