C’était un secret jalousement gardé. Car parfois, pour faire rêver, il faut chercher à surprendre. L’Ouest lausannois l’a bien compris, lui qui vient de dévoiler Hyper Ouest, un événement culturel à sa mesure et à son image. Le district se dote d’un festival à la programmation riche, éclectique – parfois pointue – et qui cultive l’art du grand écart. De quoi dessiner un peu plus son identité, toujours en construction, comme ces immeubles qui semblent jaillir sans cesse dans la région.
Concocté en coulisses depuis 2018, le projet rappelle que cette année, le district fête ses 15 ans – déjà! Et sur le papier, c’est réjouissant. Celles et ceux qui aiment l’Ouest lausannois sont nombreux à rêver d’arpenter autrement ses sites industriels et ses «no man’s land». D’ordinaire, on les regarde de loin sans y faire d’incursion, alors que la région y puise son caractère, et même, sa beauté.
Laisser l’art investir une fabrique de tuiles, ou des ateliers CFF, au même titre que l’église romane de Saint-Sulpice, c’est la force de la proposition d’Hyper Ouest. L’Ouest lausannois est un territoire plein de promesses, pas uniquement pour le développement urbain, mais aussi pour la culture. L’occasion de rappeler que dans ce domaine, le district ne recule pas devant les paris osés, notamment avec la Ferme des Tilleuls, à Renens, et son improbable Colossal d’art brut.
Bien sûr, les ambitions ne sont pas toujours récompensées. On l’a vu à Bussigny, qui a tenté la création d’un musée de l’informatique, sans convaincre la population. Hyper Ouest place la barre haut en voulant drainer le public aux quatre coins du district. Un district dont les richesses ne sont pas toujours connues, même de sa propre population. On attend de voir, mais on se réjouit déjà.
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Éditorial – L’Ouest a raison de (faire) rêver
Dans le district des projets d’urbanisme et des chantiers, on attendait un grand projet culturel. Pour ses quinze ans d’existence, il ne déçoit pas.