Un concours surprenantL’UDC offre une teinture blonde pour lutter contre le wokisme
Les jeunes du parti veulent rembourser les 20 premières personnes qui les contacteront après avoir viré au blond. Explications.

Vous avez bien lu le titre, les Jeunes UDC offrent une teinture blonde pour «lutter contre le wokisme». Dans un communiqué publié ce mardi, le parti annonce lancer un concours où le but est de se teindre en blond «contre les dérives du wokisme». Les 20 premières personnes qui les contacteront se verront rembourser leur coloration chez le coiffeur.
Avant de vous faire des cheveux gris pour comprendre le lien entre les deux démarches, les Jeunes UDC précisent que, selon «certains professeurs adeptes de wokisme, se teindre les cheveux en blond serait une appropriation culturelle», sans davantage d’explications.
Pour en savoir plus sur ce qui déchaîne les Jeunes UDC, il faut s’intéresser à la sociologue américaine Tressie McMillan Cottom. L’écrivaine, professeure à l’Université de Caroline du Nord, écrit des chroniques pour le «New York Times». Dans son dernier article d’opinion, elle a décidé de mettre en avant la signification politique qui se cache derrière les cheveux blonds après s’être déjà attaquée à ce sujet dans une vidéo devenue virale sur TikTok.
Un certain statut social
Mais qu’est-ce que Tressie McMillan Cottom a osé dire? Elle a avancé que «la blondeur n’est pas qu’une couleur de cheveux», c’est également «un indicateur d’un statut social». Dans sa chronique, elle met ensuite en avant le fait «qu’être blond doit conférer honneur, estime et pouvoir à ceux qui peuvent légitimement le revendiquer». Et, justement, un statut social confère les mêmes avantages si l’on prend sa définition.
L’auteure ne parle pas d’appropriation culturelle, mais du constat qu’en devenant blond on recherche à acquérir un certain statut social. Mais – comme le dit Tressie McMillan Cottom elle-même – le spectre de la race n’est jamais loin.
«Si vous avez imaginé une blonde à un moment donné en lisant ces lignes, la femme que vous avez imaginée ressemble plus à Reese Witherspoon qu’à Beyoncé», explique-t-elle notamment. Parler de personne blonde est aussi perçu comme «un indicateur de race», et permet de «signaler qu’une personne est blanche» de manière moins directe.
Nombreuses critiques
L’Américaine a fait face à de très nombreuses critiques après avoir donné cette signification à la blondeur. «C’est le problème du statut. Nous le voulons tous, mais, si nous l’acquérons, nous ne voulons pas qu’il ait une signification», développe-t-elle. Pour conclure, la professeure assure qu’elle continuera à travailler sur cette thématique avec d’autres experts, comme des écrivains, des anthropologues et des économistes.
Dans leur communiqué, les Jeunes UDC se sont offusqués des propos de l’écrivaine: «Dans une société libérale, les personnes qui désirent se teindre les cheveux en blond, rouge, violet, brun ou noir n’ont pas à se justifier ni à subir les leçons d’un quelconque obscur professeur», argumentent-ils.
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