Chanson françaiseMarcel Amont, mort d’un gai héros du music-hall
Le troubadour du Béarn vient de s’éteindre à l’âge de 93 ans. Hommage.

Voilà une nouvelle qui ne défrisera guère la jeunesse. Il faut avoir les tempes grises pour pouvoir siffloter les gaies rengaines de Marcel Amont. Le dernier des héros du cabaret à la française de l’époque du Général vient de s’éteindre à l’âge vénérable de 93 ans. Il se disait troubadour plus que chanteur, fantaisiste plus qu’artiste. Il laisse quelques tubes insouciants et le souvenir d’un demi-sourire charmant dans la TV noir et blanc de nos parents.
Né le 1er avril (tiens donc!) 1929 à Bordeaux, dans une famille de modestes paysans béarnais, Marcel Miramon de son vrai nom monte à Paris, comme on disait alors, au milieu des années 50. Il pousse la chansonnette, et bien. Très vite, son accent du Sud-Ouest et sa bonne mine lui ouvrent les portes. Il tourne avec Edith Piaf, se fait écrire des chansons par Aznavour ou Nougaro. Et se retrouve même «révélation de l’année» 1956.
Il fait des tubes, «Bleu, blanc, blond» ou l’inénarrable «Mexicain», dont le texte à gros sabots étoufferait la bien-pensance contemporaine. Il devient un bon client des plateaux TV et des galas du samedi soir. Pas yéyé ni hippie pour un sou, il traverse bravement les années 60, puis 70, jusqu’à animer sa propre émission dominicale («Toutankhamont») et monter sa comédie musicale. Et quand s’éloigne la gloire, Brassens lui écrit «Le chapeau de Mireille», qui devient un succès.
Brillante compagnie
Plus discret dans les années 80, il retrouve les feux de la rampe grâce à la vague nostalgique. Il joue dans des téléfilms, écrit des livres aussi, dont on ne sait pas grand-chose, et enregistre des disques en brillante compagnie (Souchon, Aznavour, Cabrel…). Sacrée carrière, mine de rien, pour un troubadour béarnais.
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