Exposition en galerieMarie-José Imsand laisse de la place à l’absence
Après avoir publié son premier polar fin 2022, l’artiste lausannoise revient en peintre à la Galerie Univers avec des toiles… maîtresses d’elles-mêmes.

Que dire? Tout est déjà peint dans un alliage presque chimique de quiétude, de mélancolie, de perplexité qui fusionnent pour créer un état d’âme si singulier. Une sorte d’eurythmie, de même qu’une forme de résistance! Les peintures de Marie-José Imsand donnent l’élan, elles inspirent plus qu’elles n’expriment, alors on se sent libre de choisir. Aux cimaises de la Galerie Univers à Lausanne, ses chimères vivent leur vie… entre deux mondes: le nôtre qui leur reconnaît une qualité de créatures humaines et le leur. Est-il songe? Échappatoire?

Les questions s’enchaînent face à ces figures, en duo, en solo ou parfois couplées pour ne former qu’un seul visage. Elles semblent tendres, ténébreuses ou mystérieuses mais surtout… maîtresses de leurs émotions. Et ce ne sont pas leurs grands yeux brillants – façon héros de manga – qui en livreront davantage. Ces chimères sont là, devant nous, douées d’une forte présence, mais elles s’appartiennent, sachant aussi se soustraire et conserver une part de leur mystère.

C’est dire s’il faut aller chercher le monde que Marie-José Imsand laisse surgir à fleur de toile. Ces créatures aux coiffes électrisées par la couleur. Cet Arlequin dont l’existence se densifie dans un chapelet de mini-récits. Comme toutes ces figures flanquées de leur mythologie personnelle, qu’elle soit animale, humaine ou matérielle.
Soudain… un paysage
Coloriste jouissant de ce pouvoir, l’artiste lausannoise et fille du photographe Marcel Imsand offre ce monde comme une vision, et elle le partage comme un conte épique contemporain, presque fantastique. Mais elle ne le donne pas sans mérite. Parce que c’est notre imaginaire qu’elle vise! Alors… sans cesse on navigue entre ces présences, ces absences.

Et plus encore lorsque des paysages lacustres taillés dans des masses vigoureuses de couleurs viennent nous surprendre au milieu de cet univers habité. N’y aurait-il plus que l’absence, figurée par des chaises vides? Ou, à l’inverse, plus que la présence de la nature?
Lausanne, Galerie Univers
Jusqu’au 3 mai,
Du lu au sa
www.galerieunivers.ch
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