Épidémie de Covid à GenèveMauro Poggia: «On réfléchit à rendre le télétravail obligatoire»
Le ministre genevois de la Santé reste prudent mais entrevoit un premier effet des mesures. Le combat devra se poursuivre dans la durée.

Genève a atteint la semaine dernière une incidence du Covid record en Europe. Une faillite de notre politique sanitaire? Chargé notamment de la Santé, le conseiller d’État Mauro Poggia répond.
Comment expliquez-vous un tel échec?
C’est en apparence un échec mais cela résulte en grande partie de facteurs immaîtrisables. Je l’ai lu dans vos colonnes: les épidémiologistes eux-mêmes peinent à l’expliquer. Depuis cet été, Genève n’a jamais été en retard quant aux décisions qui s’imposaient, il a même été plutôt en avance: fermeture des discothèques, port du masque dans les établissements publics – toutes ces mesures ont été reprises ailleurs. On a peut-être été trop permissifs cet été, mais c’est toujours facile à dire après coup. On a pourtant sévi contre des rassemblements, ce qui a suscité des critiques. Après le confinement du printemps, la population n’était pas prête à faire plus d’efforts. À Genève, où il y a de gros brassages de population, le virus a progressé à bas bruit chez les jeunes qui ont rarement des symptômes. Il était déjà bien implanté quand il a affecté les plus âgés. Les décisions prises ont sans doute évité une situation encore pire.