Moudon vend un de ses domaines«Mes petits-enfants pourront dire que c’est la terre de leurs ancêtres»
Renvoyée en juin, la vente des 28 hectares du domaine agricole de Chalabruz pour 1,72 million de francs a été validée mardi par le Conseil communal.

«Mes petits-enfants pourront dire un jour que c’est la terre de leurs ancêtres. Jusqu’à maintenant ce n’était pas possible, car nous n’étions pas propriétaires. Mais en une vie, on s’est implantés à Moudon, et désormais on peut dire qu’on est d’ici.» Exploitante de la ferme de Chalabruz, Magadis Richardet avoue avoir versé une larme, mardi soir, quand elle a appris que le Conseil communal avait accepté la vente de son domaine agricole pour 1,72 million de francs. Si l’objet avait été renvoyé en juin, le scrutin n’a pas fait un pli, la vente étant acceptée par 35 oui contre 1 non (6 abstentions).
L’ancienne municipale moudonnoise a notamment pensé à son défunt mari Michel, dont c’était le projet de pouvoir racheter le domaine. Venu du Nord vaudois, le couple a exploité Chalabruz depuis 1986. Avec les volets rouge et vert du bâtiment principal et les armoiries du bourg sculptées au-dessus de la porte d’entrée, ces terres sont propriété de la Commune depuis 1721. Mais face à de lourds investissements en vue et une rentabilité faible, la Municipalité souhaitait se défaire de ces 28 hectares.
Jeune génération
Alors qu’une première estimation faisait état d’une valeur de 2,19 millions en octobre 2018, la commission foncière rurale fixait, pour sa part, le prix à 1,7 million. Magadis Richardet ayant confirmé son intérêt d’acquisition à 1,72 million, un montant proche d’une troisième expertise, la Municipalité s’y était ralliée, une démarche adoubée par les deux commissions d’études.
«En une vie, on s’est implantés à Moudon, et désormais on peut dire qu’on est d’ici»
«Un prix juste qui permettra à la jeune génération d’en vivre», se réjouit l’agricultrice, qui souhaite transmettre l’exploitation à son fils Vincent à sa retraite, dans quatre ans. Le projet est aussi celui de sa fille Maya et de son autre garçon, Vincent.
Bientôt La Cerjaulaz
La vente résulte de la réflexion municipale lancée dès 2014 sur ses six domaines agricoles. Après avoir présenté plusieurs variantes au fil des mois, l’Exécutif avait annoncé, courant 2018, «se positionner favorablement à la vente aux familles exploitantes exclusivement» pour les domaines de Chalabruz, de la Cerjaulaz, de Beauregard et de Frémont. Ceux de Planche-Signal et de Cornier seront démantelés, respectivement fin 2020 et 2024, et leurs terres agricoles louées au Canton de Vaud pour l’école d’agriculture de Grange-Verney, a encore communiqué la Municipalité en août dernier.
«L’exploitation est morcelée en davantage de parcelles que le domaine de Chalabruz»
«Visiblement, cette information a fait son effet», se réjouissait le municipal Jean-Philippe Steck en fin d’assemblée, heureux de mettre ainsi un terme à l’incertitude des Richardet. L’élu espère aussi régler le cas du domaine de la Cerjaulaz avant la fin de la législature. «L’exploitation est morcelée en davantage de parcelles que le domaine de Chalabruz et sa vente doit passer par davantage de services cantonaux, mais c’est en bonne voie», conclut-il.

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