Le métro M2 qui relie Ouchy à Épalinges a été inauguré en septembre 2008. Son financement avait été accepté à 71% par le peuple vaudois le 24 novembre 2002. Six ans seulement pour un tel chantier, c’est probablement un record.
Depuis lors, son succès est impressionnant. Mis à part les années Covid, les chiffres progressent de manière spectaculaire. Ainsi, les statistiques 2022 nous montrent, au bouclement annuel, une progression de 31% par rapport à 2019 (dernière référence comparable) et la projection 2023 confirme une nouvelle hausse de l’ordre de 10%. Les usagères et usagers réguliers le constatent d’ailleurs tous les jours. Ce moyen de transport encore inédit en Suisse a complètement bouleversé notre manière de voyager dans la couronne lausannoise.
«Sans ce projet ambitieux, tous les beaux discours sur la mobilité douce ne servent à rien.»
Il est donc temps de mettre en œuvre le prolongement du tracé, en passant par le centre d’Épalinges, jusqu’au Chalet-à-Gobet ou même jusqu’à Sainte-Catherine, là où se situait l’ancienne patinoire naturelle du même nom. Peut-être même que nous retrouverons un jour le Lausanne-Moudon de notre enfance.
Pour les nombreux pendulaires en provenance de la Broye, un parking relais avant le col (872 m) du Chalet-à-Gobet permettra d’y laisser son véhicule et de rejoindre le centre de la capitale vaudoise en toute tranquillité, d’autant plus en hiver. Et ce encore davantage avec la requalification récente de la route de Berne. Il faut aussi penser aux nombreux Lausannois et Lausannoises qui viennent se détendre dans les zones foraines, poumon vert de notre grande voisine.
Cadences augmentées
La mobilité douce a tout à y gagner, d’autant plus qu’une extension de la ligne facilitera l’augmentation de la cadence rendue nécessaire et souhaitée par toutes les instances. La première bonne nouvelle vient du fait que Lausanne a mentionné ce prolongement dans son plan directeur communal, adopté à la fin novembre 2022. À cette occasion, l’École hôtelière en salive déjà, comme le note le quotidien «20 minutes», le 23 novembre: en effet de nombreuses infrastructures du nouveau campus sont désormais ouvertes au public. Sans parler des étudiants et étudiantes qui chaque matin doivent rejoindre le campus.
Aux esprits chagrins qui évoquent la faible densité, je réponds que celle du long de la route de Berne entre la Sallaz et Vennes s’est accélérée avec l’arrivée du M2. À ceux qui mettent en avant le défaut de financement fédéral, je suggère de procéder comme la région zurichoise dans de nombreux domaines ferroviaires ou routiers: on construit, puis on va chercher l’argent à Berne.
Je n’ignore pas qu’il s’agit avant tout de terminer le tram en direction de l’ouest. Mais sans ce projet ambitieux du Nord lausannois porté par de nombreuses interventions parlementaires, tous les beaux discours sur la mobilité douce ne servent à rien.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
L’invité – Métro M2: préparer l’avenir plutôt que le prévoir
Le plaidoyer d’Alain Monod en faveur du prolongement de la ligne jusqu’au Chalet-à-Gobet.