Michel Vaillant a roulé pour de vrai
Le partenariat entre l'écurie vaudoise Rebellion racing et l'éditeur français a permis de mesurer la cote d'amour du héros de BD.
Samedi, 15h. Sur la grille de départ des 24 Heures du Mans, Philippe Graton ne cache pas son émotion: «J'ai l'impression de vivre cet instant de science-fiction où le lecteur est soudain happé physiquement par son livre pour devenir lui-même un héros de l'histoire. Les voitures, les pilotes, les mécanos, même le stand, tout est conforme à l'esprit Michel Vaillant. Le boulot qui a été fait est incroyable.»
L'idée de faire vivre une course «pour de vrai» au héros de la bande dessinée n'était pas nouvelle. En 1997, une Courage Vaillante avait déjà pris le départ de la plus célèbre des courses automobiles et terminé à la 4e place. Mais cette année, le partenariat entre l'éditeur français et l'écurie vaudoise Rebellion Racing — qui marquait également le 10e anniversaire de l'écurie — a pris une autre dimension.
Mécano au sein du team depuis sa création en 2007, le Lausannois Gilles Sommer avoue qu'il a été «excité comme un gosse» quand il a appris sous quelles couleurs il allait travailler cette saison. «Pour moi, c'est un truc incroyable. Mon père m'avait fait découvrir la BD et ensuite je les ai toutes achetées. Du coup, porter ces couleurs me donne presque l'impression de vivre quelque chose de familier.»
Dessins en direct
Pour imbriquer fiction et réalité au maximum, les dessinateurs de la nouvelle série d'albums – dont fait partie l'épisode Rebellion sorti le 2 juin dernier – étaient présents sur le circuit. Ils retransmettaient en dessin et en direct sur les réseaux sociaux la course des deux Vaillante. S'échappant quelques instants de l'aquarium lui permettant de travailler sous le regard des spectateurs en plein milieu du secteur commercial, le dessinateur Benjamin Benéteau explique prendre beaucoup de plaisir dans l'expérience: «C'est la première fois que je dessine en vitrine, mais on s'y fait et, finalement, c'est plutôt sympa. Et puis l'accueil du public est fantastique. On a vendu en une journée tous les albums que l'on avait pris pour le week-end.»
Non loin de là, un papa prend ses enfants en photo devant une réplique des deux voitures filant à 300 km/h à quelques dizaines de mètres derrière lui dans un bruit assourdissant. «Moi qui lisais les BD enfant, je prends beaucoup de plaisir à voir rouler ces voitures pour de vrai. En plus, elles sont belles et très fidèles au mythe. Téo et Tizio, mes enfants, ont déjà vu le film Michel Vaillant(ndlr: sorti en 2003). Mais après ce week-end, je vais essayer de leur faire lire les BD.»
Retombées médiatiques
Nombreux aussi ont été ceux à se prendre en photo avec le pilote à houppette inventé par Jean Graton. Il figurait en effet de manière spectaculaire sur l'hospitality de l'écurie dans le paddock et sur les panneaux géants marquant l'emplacement du team à l'arrière de stands.
Propriétaire de l'écurie Rebellion Racing, Alexandre Pesci a pu mesurer cette cote d'amour dès la traditionnelle parade du vendredi à travers les rues du Mans. Les deux véhicules publicitaires de l'équipe ont vite épuisé leurs stocks de casquettes et drapeaux arborant le logo tricolore en V de l'écurie Vaillante. «Ce partenariat nous offre une visibilité que nous n'avons jamais eue en dix ans de compétition. Et notamment beaucoup plus de retombées médiatiques.» Le magazine télévisé Auto-Moto en a par exemple parlé dimanche passé, tandis que son concurrent Turbo sur M6 y consacrera un sujet complet le 25 juin.
Huitante ans après
Dimanche, 15h. La Vaillante Rebellion No 13, pilotée par le Brésilien Nelson Piquet Jr, le Genevois Mathias Beche et le Danois David Heinemeier Hansson, passe la ligne d'arrivée en 3e position. En compagnie des dessinateurs et des membres de l'équipe Rebellion Racing, Philippe Graton remonte d'un pas pressé la voie des stands pour aller assister à la cérémonie du podium.
Juste avant que les héros du jour ne soulèvent leur coupe, il essaie de mettre des mots sur les émotions qui le submergent: «C'était tellement improbable de décrocher un podium. Seule la magie de Michel Vaillant peut expliquer ça. Je pense à mon père qui voit cet exploit de son vivant, puis à tous les fans de la bande dessinée. Je pense aussi aux gens de Rebellion Racing, qui ont fait un travail incroyable pour rendre ça possible. C'est dingue: Michel Vaillant rejoint la vraie histoire du Mans. Et précisément 80 ans après que mon père a découvert sur ce circuit le monde du sport automobile.»
Dernière minute: Les coups de théâtre ne surviennent pas que dans les bandes dessinées. Bien après que tout soit rangé sur le circuit: l'équipe Vaillante Rebellion a reçu une décision de la FIA l'informant de la disqualification de sa voiture pour «modifications sur la carrosserie» et intervention non-autorisée dans le parc fermé à l'issue de la course«. L'écurie fera appel.
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