Mobilisation générale pour l'Aigle-Leysin et le Tonkin
La Confédération n'allouera pas de fonds à deux projets d'envergure: le prolongement de l'Aigle-Leysin et la liaison Saint-Gingolph - Evian. La fronde s'organise.

De nombreuses institutions et organisations politiques, touristiques et économiques actives dans les Chablais vaudois et valaisan ont décidé de se mobiliser pour tenter de faire réintroduire dans l'attribution des fonds de développement des infrastructures ferroviaires 2030-2035 deux projets non retenus par l'Office fédéral des transports (OFT). Il s'agit du prolongement de la ligne Aigle-Leysin (AL) des Transports publics du Chablais (TPC) et la réouverture de la ligne du Tonkin (RER Sud-Léman) entre Saint-Gingolph et Evian (lire encadrés). Cette dernière, même si elle existe toujours physiquement, est à l'arrêt, depuis de nombreuses années.
Commencé fin septembre, l'examen des dossiers par l'OFT s'achèvera le 15 janvier. Dans l'estimation haute, le Conseil fédéral propose d'allouer 11,5 milliards. 42 mesures ont été retenues. L'extension de la capacité des lignes et modifications de gares à l'échelle nationale sont au cœur des pourparlers. On peut citer pour l'Est vaudois des liaisons toutes les demi-heures entre Les Avants et Montreux sur la ligne du MOB, la modernisation de la gare d'Aigle, la cadence à 30 minutes durant les heures de pointe de l'Aigle-Ollon-Monthey-Champéry (AOMC) entre Monthey et Champéry.
«Ce sera très difficile»
«Ce sera très difficile d'obtenir gain de cause pour les deux projets non retenus, mais ça vaut le coup de se battre», estimait lundi Frédéric Borloz, syndic d'Aigle et président des TPC lors d'une conférence de presse à Aigle. Les acteurs concernés, notamment toutes les communes des districts d'Aigle et de Monthey unanimes mettent en avant la nécessité «de défendre deux infrastructures supplémentaires majeures pour le développement de la région», poursuit l'édile. Mais encore la mobilité dans un vaste périmètre où résident et travaillent 100'000 Chablaisiens vaudois et valaisans. Avec 2% de croissance démographique chaque année, le Chablais est l'une des régions les plus dynamiques de Suisse. Sans compter le Chablais français fort, lui, de 130'000 habitants.
«La nécessité de réaliser la finalisation du RER Sud-Léman en rouvrant le tronçon entre Evian et Saint-Gingolph est une nécessité absolue pour les Chablais français et suisse. C'est vital pour la région, mais encore par extension pour toute la Suisse romande», avance le président de Monthey, Stéphane Coppey. Ce projet est devisé selon une dernière estimation française à environ 230 millions de francs suisses. L'intérêt est double: proposer des transports publics plus compétitifs dans les déplacements transfrontaliers et décharger le trafic routier entre Evian et Les Evouettes. «On parle de développer l'attraction de la mobilité, on le voit notamment avec le futur hôpital unique. Alors l'Etat doit nous donner des moyens pour que les infrastructures suivent», plaide Alphonse-Marie Veuthey, préfet du district de Monthey.
Soutien du Canton
Le prolongement de l'AL coûte à 62 millions. Le projet consiste en le percement d'un tunnel ferroviaire de 810 m. Il reliera l'actuelle halte du Feydey, au cœur de Leysin, à un futur terminus à construire qui se trouverait au départ des remontées mécaniques. Le Grand Conseil avait plébiscité le projet en novembre 2016 en octroyant un crédit d'étude de 3,6 millions pour l'extension de cette ligne. Car, cet allongement figure en bonne place dans le dossier Alpes vaudoises 2020, qui inclut un appui continu aux stations de ski vers le développement du «tourisme quatre saisons».
Sur ce sujet, la conseillère d'Etat Nuria Gorrite déclare: «Le Canton de Vaud se bat pour que le prolongement de l'Aigle-Leysin figure dans le projet d'étape d'aménagement ferroviaire 2030 ou 2035 car c'est un projet essentiel pour le canton. Le fait qu'il soit également soutenu et défendu par les acteurs politiques, économiques et touristiques locaux vient renforcer notre action et c'est un signe très positif que je salue bien entendu.»
Pour le projet de réhabilitation de la ligne du Tonkin, la ministre estime que le lobbying de la région vers Berne«est tout à fait compréhensible dans la perspective d'améliorer la mobilité jusque dans le Chablais. Cette action viendra à coup sûr apporter un soutien bienvenu aux Cantons de Genève et Valais qui portent au niveau fédéral ce projet, doté de forts enjeux.»
Tous les acteurs mobilisés par la réintroduction des deux mesures non retenues par l'OFT viennent d'écrire en ce sens au Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC). Il appartient au département de rédiger le message (projet) définitif qui devrait être adopté par le Conseil fédéral fin 2018. Le débat aux Chambres fédérales est prévu pour 2019.
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.