La faîtière des importateurs d’automobiles en Suisse a demandé au Conseil fédéral de maintenir l’exonération des véhicules électriques de l’impôt à l’importation de 4%. Celui-ci augmenterait notamment le prix des véhicules électriques et retarderait le remplacement de la flotte de véhicules thermiques en Suisse.
L’Union des professionnels suisses de l’automobile (UPSA) du canton de Vaud ne peut pas adhérer à cette position. Le produit de cette taxe est redistribué aux cantons en fonction du nombre de kilomètres de routes qu’ils ont à entretenir et à développer. Il finance la construction et l’entretien des routes, tunnels, ponts et infrastructures de transport. Les routes suisses ne sauraient se passer de la manne de l’utilisateur payeur, quelle que soit la motorisation de son véhicule.
«Nos routes ne sauraient se passer de la manne de l’utilisateur payeur, quelle que soit la motorisation de son véhicule.»
Renoncer à la taxe sur l’importation en Suisse c’est aussi subventionner indirectement l’industrie automobile américaine à laquelle Joe Biden a octroyé des aides de près de 40% pour la fabrication de voitures et de batteries électriques, à condition que cela soit sur sol américain. Les constructeurs européens, qui ne bénéficient pas de telles subventions, ont bien compris les enjeux. Ils s’opposent désormais ouvertement à l’interdiction de la vente de véhicules thermiques d’ici 2035 édictée par l’Union européenne, afin de ne pas être prétérités sur le marché des moteurs hybrides et thermiques à faibles émissions, dans lesquels ils ont massivement investi ces dernières années.
L’UPSA-Vaud soutient tous les types de motorisation et toutes les gammes de prix. C’est précisément le rôle de ses membres de conseiller et de promouvoir la motorisation la plus efficiente en fonction des besoins réels des clients.
Multiplication des carburants
La réduction des émissions de CO2 pourra avoir lieu rapidement en Suisse grâce à la multiplication non seulement des moyens de mobilité mais surtout des variétés de motorisation et de carburants (carburants synthétiques, électricité, hydrogène). L’UPSA-Vaud attend impatiemment la stratégie du Conseil fédéral sur l’hydrogène, mais elle s’est déjà dotée d’un atelier dédié à cette technologie dans son futur Centre de formation professionnelle qui sera inauguré à Y-Parc le 1er septembre prochain.
Il n’y a donc pas lieu de privilégier dans l’immédiat telle ou telle technologie mais de tirer parti des avantages de chacune d’elles. Les ventes de voitures électriques ont augmenté de manière significative ces dernières années. Les garagistes suisses doivent dans tous les cas s’adapter à cette nouvelle réalité et continuer à investir dans la formation de leur personnel afin de pouvoir réparer et entretenir ces véhicules. Les membres de l’UPSA-Vaud ne font pas autre chose.
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L’invité – Taxes et mobilité: pas de ségrégation ni de privilèges
Exonérer les importations de voitures électriques en Suisse? Nicolas Leuba estime que cette solution n’est pas la bonne pour faciliter la décarbonation de notre parc automobile.