Prison ferme pour un cadre de Volkswagen
Etats-UnisUn ancien cadre de Volkswagen a été condamné à 7 ans de prison pour tentative de fraude et infraction à la législation environnementale.

Un ex-cadre du groupe automobile allemand Volkswagen a été condamné mercredi à sept ans de prison et 400'000 dollars d'amende. Arrêté en début d'année aux Etats-Unis, il avait plaidé coupable dans le cadre de l'affaire du «dieselgate» contre une réduction de peine.
«Mon opinion est que vous êtes un conspirateur essentiel dans ce complot destiné à escroquer les Etats-Unis», a affirmé le juge Sean Cox. «Vous avez perçu cela comme une occasion de briller (...) et de gravir les échelons au sein de VW», a-t-il ajouté à l'adresse d'Oliver Schmidt, ressortissant allemand qui comparaissait dans un tribunal fédéral de Detroit, dans le Michigan.
L'homme, âgé de 48 ans, écope de la peine maximale prévue dans l'accord qu'il avait conclu en août avec les autorités. Sur les sept ans d'emprisonnement, cinq ont été prononcés au titre de l'accusation de conspiration pour fraude. Deux l'ont été pour avoir enfreint les lois sur l'environnement. Son avocat avait plaidé pour une peine un peu plus longue que 3 ans de prison et une amende 100'000 dollars.
Devant le tribunal Oliver Schmidt a lu une déclaration écrite dans laquelle il a reconnu sa participation à un complot destiné à tromper les autorités américaines et à enfreindre la législation environnementale sur la qualité de l'air aux Etats-Unis. Il s'est effondré en évoquant les sacrifices consentis par sa famille depuis son arrestation en janvier. «J'ai pris de mauvaises décisions et j'en suis désolé», a-t-il dit.
Choix de ne rien faire
L'ancien dirigeant de Volkswagen avait été informé au printemps 2014 de l'existence d'un logiciel frauduleux installé sur certains véhicules diesel du constructeur allemand depuis des années, pour tromper les tests anti-pollution.
Pourtant, «à l'été 2015, Oliver Schmidt a participé aux discussions avec d'autres employés de VW pour déterminer comment ils pourraient répondre aux questions posées par les autorités américaines (...) sans révéler le logiciel truqueur», selon des documents de justice.
Oliver Schmidt a dirigé le service de conformité réglementaire de Volkswagen aux Etats-Unis de 2014 à mars 2015. Il a été arrêté en début d'année par la police fédérale (FBI) à Miami (Floride, sud-est) alors qu'il terminait des vacances. Il était détenu depuis sans caution.
Trente milliards
Aux Etats-Unis, Volkswagen a déjà dû débourser plus de 22 milliards de dollars pour réparer ou racheter près de 600'000 voitures incriminées - équipées principalement de moteurs diesel 2 litres et de moteurs 3 litres pour moins de 100'000 d'entre elles - et verser à leurs propriétaires des indemnités. Les logiciels truqueurs étaient capables de dissimuler des émissions dépassant jusqu'à 40 fois les normes autorisées.
Les procureurs américains ont engagé des poursuites contre huit cadres actuels ou passés de Volkswagen, dont six ne se sont pas rendus aux autorités. En août, un ex-ingénieur de Volkswagen, James Liang, avait été condamné par un tribunal de Detroit (Michigan) à 40 mois de prison et 200'000 dollars d'amende pour son rôle dans le «dieselgate». Sa collaboration avait permis d'inculper d'autres responsables du groupe automobile allemand dont Oliver Schmidt.
Au total, le scandale du diesel a déjà coûté 30 milliards de dollars à Volkswagen, qui a reconnu en septembre 2015 avoir installé des logiciels de manipulation des émissions polluantes sur ses moteurs diesel. (ats/nxp)
Créé: 07.12.2017, 02h09
Articles en relation
Publier un nouveau commentaire
Nous vous invitons ici à donner votre point de vue, vos informations, vos arguments. Nous vous prions d’utiliser votre nom complet, la discussion est plus authentique ainsi. Vous pouvez vous connecter via Facebook ou créer un compte utilisateur, selon votre choix. Les fausses identités seront bannies. Nous refusons les messages haineux, diffamatoires, racistes ou xénophobes, les menaces, incitations à la violence ou autres injures. Merci de garder un ton respectueux et de penser que de nombreuses personnes vous lisent.
La rédaction
Caractères restants:
J'ai lu et j'accepte la Charte des commentaires.
Les plus partagés Monde
L'actu croquée par nos dessinateurs, partie 5

C'est la guerre du rail entre CFF et BLS. Paru le 20 avril 2018.
(Image: Bénédicte)
Plus...