TerrorismePlus de patrouilles et de billets nominatifs dans les trains
Neuf pays européens, dont la Suisse, se sont mis d'accord samedi pour renforcer la sécurité dans les trains et les gares. Ils se sont réunis à Paris huit jours après l'attaque d'un train Thalys.
Le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a cité quatre leviers: davantage de contrôles d'identité et des bagages dans les gares et les trains, davantage de patrouilles dans les trains internationaux, un travail sur la généralisation des billets nominatifs pour ces trains ainsi que sur une éventuelle autorisation pour les polices ferroviaires de consulter des bases de données «pertinentes».
«Notre objectif est que des mesures de sûreté, de sécurité concrètes et ambitieuses (...) soient prises par les différents acteurs au niveau européen», a-t-il dit à l'issue de la réunion organisée à Paris.
Modification «ciblée» de Schengen
Les participants ont appelé la Commission européenne à renforcer la législation européenne en matière d'armes à feu au début de l'année 2016 «au plus tard» pour renforcer la «traçabilité» et lutter «contre les trafics sur internet».
Les responsables se sont aussi engagés à coopérer davantage dans le renseignement et la sécurité. Ils ont souhaité que le projet de fichier européen des passagers aériens (PNR), bloqué par le parlement européen, aboutisse rapidement, tout comme les travaux avec les entreprises d'internet sur les incitations au terrorisme.
«Nous invitons la Commission (...) à examiner une modification ciblée des règles du code frontières Schengen permettant des contrôles permanents là et seulement là où cela est nécessaire», a encore déclaré Bernard Cazeneuve.
Eviter de surréagir
La commissaire européenne aux Transports, Violeta Bulc, a quant à elle expliqué après la réunion que la priorité était la sécurité des passagers, mais qu'«en même temps, il ne serait pas sage de surréagir». «Il est essentiel que, autant que possible, les transports publics restent facilement accessibles», a-t-elle dit.
Un avis partagé par le ministre allemand de l'intérieur Thomas de Maizière, qui ne souhaite pas que le contrôle des passagers et de leurs bagages soit systématique. Outre les problèmes de faisabilité, des contrôles systématiques représenteraient un «succès» pour les djihadistes, a-t-il dit.
La marge d'action des responsables politiques est limitée, compte tenu du principe de libre circulation des personnes entre les 26 pays de l'espace Schengen, dont l'accord a aboli les frontières physiques.
Discussions d'experts
En attendant, les ministres veulent recourir davantage aux «patrouilles mixtes, composées d'agents des forces de l'ordre de plusieurs pays sur le parcours des trains internationaux». Ils vont aussi «travailler à l'évaluation des conséquences d'une généralisation des billets nominatifs pour les trains internationaux de longue distance».
Ces propositions seront au coeur d'une réunion du groupe d'experts européen sur la sûreté dans les Transports terrestres, prévue le 11 septembre. En octobre, les ministres des Transports de l'UE doivent se retrouver à Luxembourg. «Ce sera le forum approprié pour déterminer s'il y a besoin de démarches législatives au niveau de l'UE», selon un communiqué de la Commission.
La Suisse présente
La Suisse était représentée à cette réunion par la directrice de l'Office fédéral de la police (Fedpol) Nicoletta della Valle. Celle-ci a salué les efforts de coordination au niveau européen, soulignant le caractère «primordial» de la coopération policière et judiciaire, a déclaré à l'ats sa porte-parole Cathy Maret.
Les autorités compétentes, avec les CFF, vont maintenant devoir évaluer les mesures éventuelles à prendre à la lumière des discussions menées à Paris, tout en respectant les spécificités du système ferroviaire suisse, a-t-elle ajouté.
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