Denis Baupin aurait tenté d'étouffer l'enquête
FranceDeux lettres envoyées au directeur de Mediapart, Edwy Plenel, ont été rendues publiques. Le député est accusé de harcélement sexuel.

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) a dénoncé dimanche une tentative du député écologiste Denis Baupin d'étouffer l'enquête du site de presse Mediapart sur des accusations d'agressions et harcèlements sexuels le mettant en cause.
Le SNJ publie sur son site deux lettres de l'avocat de Denis Baupin au directeur de Mediapart, Edwy Plenel.
«Il apparaît qu'une journaliste de la rédaction de Mediapart recherche activement des témoignages (...) aux fins de tenter de remettre gravement en cause (la) probité» de Denis Baupin, écrit Me Emmanuel Pierrat dans la première, datée du 8 avril.
L'avocat met en demeure Edwy Plenel de s'abstenir de publier «tout élément susceptible de porter atteinte à l'honneur et à la considération» de son client. Dans sa réponse, également publiée par le SNJ, Edwy Plenel oppose une fin de non recevoir à cette «sidérante sommation», qu'il juge «relevant de pratiques d'ancien régime».
Menaces de poursuites
Un mois plus tard, la journaliste Lénaïg Bredoux publie sur le site de Mediapart les témoignages de huit femmes, parmi lesquelles des dirigeantes de l'ancien parti de Denis Baupin, Europe Ecologie-Les Verts. Elles mettent toutes en cause le député.
Me Emmanuel Pierrat a de nouveau écrit à Mediapart. Dans une lettre, datée du 9 mai, il demande la «suppression immédiate» de l'article de Lénaïg Bredoux. Il qualifie de «litigieux» ce reportage comportant selon lui des «imputations diffamatoires» et menace Mediapart de poursuites.
Enquête préliminaire
Ces menaces sont restées sans effet. Les témoignages à visage découvert de plusieurs des femmes citées par Mediapart ont au contraire renforcé l'impact du reportage. Denis Baupin a démissionné de son poste de vice-président de l'Assemblée nationale.
Dans un communiqué, le SNJ exprime sa «stupéfaction de voir un élu de la nation se comporter de façon aussi peu civique» et apporte son soutien à Mediapart. Le parquet de Paris a pour sa part ouvert le 10 mai une enquête préliminaire pour «recueillir les témoignages des victimes présumées (...), vérifier les dates et lieux de la commission des faits allégués» et «entendre tout témoin utile». (ats/nxp)
Créé: 15.05.2016, 17h45
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