FranceFusillade du Thalys: le suspect inculpé et écroué
Le jeune Marocain, qui a ouvert le feu vendredi dernier dans train Thalys Amsterdam-Paris, a été inculpé et écroué pour tentatives d'assassinats à caractère terroriste.
Le Marocain, qui a ouvert le feu dans un train Thalys Amsterdam-Paris, a été inculpé et écroué en France ce mercredi 26 août. Il est poursuivi pour tentatives d'assassinat, association de malfaiteurs et détention d'armes, le tout en relation avec une entreprise terroriste, selon une source judiciaire.
Conformément aux réquisitions du parquet, il a été placé en détention provisoire. Le procureur de Paris a estimé que les premières investigations avaient permis d'établir que le «projet» du jeune assaillant de 25 ans apparaissait «ciblé et prémédité».
Le magistrat a balayé comme «fantaisistes» les dénégations du suspect, qui a affirmé avoir trouvé fortuitement les armes dans un parc de Bruxelles où il dormait avec d'autres SDF, et avoir voulu rançonner les voyageurs du TGV Thalys Amsterdam-Paris.
Neuf chargeurs pleins
L'homme avait été signalé pour islamisme radical par les services de renseignements espagnols, pays où il a vécu plusieurs années. Il avait été maîtrisé vendredi 21 août par des passagers alors qu'il sortait des toilettes du Thalys, armé d'une Kalachnikov et de neuf chargeurs pleins - quelque 270 balles -, d'un pistolet Luger, d'un cutter et d'une bouteille de 50 cl d'essence.
La suite de l'enquête, sous l'autorité de juges d'instruction, devra s'attacher à déterminer «la provenance des armes», le «parcours» de l'assaillant, ainsi que «les complicités dont il a bénéficié», a souligné le procureur.
Le jeune homme, qui a réglé en liquide les 149 euros de son billet Bruxelles-Paris en 1ère classe, avait refusé de prendre un train précédent. Une fois à bord, il a consulté une vidéo de prêches djihadistes sur son téléphone portable, activé le matin même, technique connue pour éviter tout repérage.
Perquisitions en Belgique
La police belge a mené lundi soir deux perquisitions à Bruxelles, dans le quartier populaire de Molenbeek-Saint-Jean, pour tenter de déterminer les «lieux de séjour» du suspect, selon le parquet fédéral. Des perquisitions menées chez sa soeur à Bruxelles a notamment permis d'établir qu'il y avait séjourné «très récemment», ce qu'il nie arguant vivre dans un jardin public.
Arrivé en Espagne en 2007, vers 18 ans, et installé à Algesiras (sud) où vit son père, le suspect avait été signalé pour ses discours radicaux dans des mosquées et avait également été condamné à deux reprises en 2010 pour trafic de drogue.
Début 2014, les services espagnols de renseignement signalent à leurs homologues français son intention de franchir la frontière. Un passage en France désormais attesté, puisque l'opérateur de téléphonie mobile Lycamobile a confirmé que le Marocain y a bien travaillé de février à avril 2014, avant une rupture, car ses papiers «ne lui permettaient pas de travailler en France». Lui dit avoir alors séjourné sept mois en France, à Aubervilliers.
En Turquie en 2015
Un an plus tard, le 10 mai 2015, l'homme est repéré à Berlin d'où il s'envole pour la Turquie, connue comme porte d'entrée pour se rendre dans les zones contrôlées par l'État islamique (EI) en Syrie. Il regagne en tout cas l'Europe le 4 juin, par un vol d'Antakya, proche de la frontière syrienne, vers l'Albanie. Il a raconté s'être déplacé au cours des six derniers mois en Belgique, Allemagne, Autriche, France et en Andorre.
Si le projet meurtrier du Marocain a échoué, «nous devons nous préparer à d'autres assauts et donc nous protéger», a mis en garde mardi le président français François Hollande.
La veille, le chef de l'Etat avait remis la Légion d'honneur à plusieurs passagers qui avaient empêché le suspect d'agir. Parmi eux, un Américain, militaire en vacances, a été blessé au cutter, tandis qu'un autre passager, blessé par balles, est toujours hospitalisé à Lille.
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