Syrie - AlepLe régime s'empare de nouveaux quartiers rebelles
Les troupes du régime syrien contrôlent désormais plus de 70% de ce bastion insurgé.
Le régime syrien et ses alliés ont pris mardi de nouveaux quartiers à Alep-Est. Il a toutefois assuré qu'il n'accepterait aucune offre de cessez-le-feu tant que les mouvements qu'il considère comme des organisations terroristes n'auront pas évacué le secteur.
Trois semaines après le début de leur offensive, les troupes du régime, appuyées par des combattants venus d'Iran et du Liban et par l'armée de l'air, ont repris mardi l'important quartier de Chaar, et cinq autre districts tous situés dans la partie centrale d'Alep-Est, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Chaar est «le quartier résidentiel le plus important au coeur d'Alep-Est» et avec sa perte, «les rebelles sont acculés dans la partie sud et le régime peut accentuer la guerre d'usure» contre eux, a précisé le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Selon lui, le régime contrôle désormais 75% de la partie orientale d'Alep, tenue par les rebelles durant quatre ans.
Pris au piège
Submergés par la puissance de feu du régime qui progresse à coups de raids aériens, de barils d'explosifs et de tirs d'obus incessants, les insurgés sont désormais cantonnés dans le secteur méridional de la ville, avec des milliers de familles prises au piège.
Cette avancée ne dissuade pas les rebelles de tenter des contre-attaques. Des combats se sont ainsi déroulés dans un rayon d'un kilomètre autour de la citadelle d'Alep et autour de la Vieille Ville.
Les rebelles veulent rester
Impuissants, les pays occidentaux tenteraient désormais de convaincre les rebelles de quitter la ville pour éviter un bain de sang encore plus grand lorsque les forces gouvernementales attaqueront les zones les plus densément peuplées.
Pour l'heure, les rebelles n'ont donné aucune indication en ce sens et se disent déterminés à se battre jusqu'au bout. «Les Américains nous ont demandé si nous voulions partir ou rester. Nous leur avons dit que c'est notre ville et que nous la défendrons», a déclaré mardi à Reuters Zakaria Malahifdji, un responsable du groupe Fastakim, membre de l'Armée syrienne libre (ASL) basé en Turquie.
Un représentant de l'opposition syrienne a néanmoins reconnu en privé que les insurgés n'auraient peut-être pas d'autre choix que celui de partir pour éviter un massacre de la population civile, déjà bombardée quotidiennement et affamée par le siège d'Alep-Est.
Raids meurtriers
De son côté, fort de sa fulgurante progression, le régime syrien a exclu tout cessez-le-feu à Alep-Est «ne prévoyant pas la sortie de tous les terroristes» de la ville.
Pour accentuer la pression sur les rebelles, le régime et Moscou ont multiplié depuis samedi les raids aériens sur leurs fiefs dans la province voisine d'Idleb. Mardi, 25 civils, dont des enfants, y ont été tués dans de nouveaux raids aériens probablement russes, selon l'OSDH. En riposte, dix personnes dont cinq civils ont été tués par des tirs rebelles dans des villages prorégime de la même province.
Pas de discussions à Genève
Pendant ce temps, la diplomatie est bloquée. Des diplomates russes et américains devaient se rencontrer mardi soir ou mercredi matin à Genève pour discuter d'une éventuelle évacuation des milliers de rebelles d'Alep-Est. Mais cette réunion a été annulée.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a accusé les Etats-Unis de refuser un «dialogue» sérieux, en particulier concernant le sort des rebelles syriens, afin de leur permettre de «gagner du temps».
Ce à quoi son homologue américain John Kerry a opposé un démenti. «Je ne suis pas au courant du moindre refus précis ou de ce qu'est ce nouveau plan» pour Alep. Washington n'a jamais confirmé cette réunion mais lundi, John Kerry a évoqué une nouvelle entrevue avec Sergueï Lavrov mercredi ou jeudi à Hambourg, en marge des réunions de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE).
La Russie a par ailleurs mis son veto lundi à une résolution demandant une trêve d'au moins sept jours à Alep. C'est la sixième fois que Moscou bloque une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Syrie depuis 2011.
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