Plus d’égalité, plus de partage des tâches, plus de discussions. Peu de gens oseront dire que ces tendances ne sont pas bénéfiques pour l’épanouissement de chacun au sein d’un couple. Mais ce qui se généralise progressivement dans les couples humains n’est pas forcément souhaitable dans ceux formés par les Municipalités et les Conseils généraux ou communaux de ce canton.
Or, de plus en plus souvent, les seconds marchent sur les plates-bandes des premiers. Tout part d’un bon sentiment, d’une envie de bien faire. Mais à trop vouloir influencer les faits et gestes de leur Exécutif, les conseillers prennent le risque, au mieux de lasser leurs municipaux, au pire de les agacer. Alors même que les candidats ne se pressent pas au portillon pour occuper ces fonctions.
Limites plus floues
En plus de leurs bonnes intentions, ces élus «empêcheurs de gouverner en rond» ont des circonstances atténuantes. Entre la loi sur l’information et la multiplication des démarches participatives, la tour d’ivoire des Municipalités s’est fissurée ces dernières années. Ce qui floute les limites des compétences de chacun, alors que, parallèlement, les connaissances professionnelles des conseillers sont toujours plus pointues.
Un syndic du Gros-de-Vaud constatait il y a quelques années déjà, verre de blanc à la main: «Je dois faire de plus en plus gaffe à ce que je dis devant le Conseil. Désormais, j’ai en face de moi des avocats, des architectes et des ingénieurs. Pour chaque sujet, il y a dans la salle quelqu’un qui le connaît mieux que moi.»
Moins de copinage
Difficile toutefois de trouver le juste milieu. Par rapport aux valeurs démocratiques, il est réjouissant de constater que le copinage et les «entre nous», qui prévalaient dans les Municipalités de certains villages, se font plus rares. Mais, à l’autre extrémité, la démocratie participative prônée et utilisée par certains mouvements ne semble pas applicable au quotidien d’une Commune.
La solution se trouve sans doute dans l’éducation civique. Plusieurs outils légaux permettent aux conseillers de faire entendre leur voix. Et pour celles et ceux tenant absolument à marquer de leur empreinte la vie de leur commune: rendez-vous à la prochaine élection complémentaire ou aux élections générales de mars 2026!
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Éditorial – Muni et Conseil, un couple qui doit fonctionner «à l’ancienne»
Le non-respect des limites de compétences perturbe les relations entre organes exécutifs et législatifs. Le fonctionnement communal se prête toutefois peu à la démocratie participative.