Sélection de concerts de l’AventNoël entre chants et illuminations
Jusqu’au Réveillon et même au-delà, les sociétés chorales font scintiller les émotions.

À mille lieues des musiques sucrées et répétitives qui envahissent les commerces au mois de décembre, les musiciens classiques tentent de procurer durant la période de l’Avent des émotions plus profondes et essentielles. Petite sélection de projets défendus par des chœurs amateurs ou professionnels jusqu’au 26 décembre.
Une Nativité racontée par Marie

Céline Grandjean n’est jamais à court d’idées originales. La jeune cheffe dirige le Chœur de la cathédrale de Lausanne et le Chœur de la Fête des Vignerons. Les 22 et 24 décembre, elle réunira ses deux ensembles pour accompagner en musique les illuminations à l’intérieur de la cathédrale proposées par Lumen Créations. «L’an dernier, ces projections étaient purement silencieuses. J’ai proposé à Line Dépraz, la pasteure de la cathédrale, de mettre des voix sur ces lumières. Mon idée était de créer un moment de recueillement immersif en faisant déambuler les 150 chanteurs dans tout l’édifice.»
«Je me suis imprégnée aussi du lieu pour définir à quelle place le chœur chanterait tel ou tel passage.»
Line Dépraz donne en effet carte blanche à la directrice, qui, pour l’occasion, se présente comme compositrice. Elle lui confie cependant une nouvelle d’Erri de Luca, «Au nom de la mère», qui raconte la Nativité du point de vue de Marie. «Je me suis inspirée de ce texte pour écrire mon propre livret. Je me suis imprégnée aussi du lieu pour définir à quelle place le chœur chanterait tel ou tel passage. Dans cette recherche sur l’espace et le temps, les chanteurs, qui ont appris la partition par cœur, seront souvent très près du public. Quant aux lumières, elles interagiront avec la musique.»
L’originalité de la démarche ne s’arrête pas là. L’engagement du Chœur de la Fête des Vignerons 2019 marque la volonté de cette formation de poursuivre ses activités au-delà du «best of» présenté ce printemps à Montreux. «Notre caractéristique est d’avoir un gros bassin de chanteurs toutes générations confondues avec l’envie de proposer des projets inédits, en particulier des créations», relève Sylvain Guillaume-Gentil, président. Le fait de proposer une pause de seulement vingt minutes de musique permet aussi un autre rapport au concert qui peut facilement s’inscrire dans une déambulation plus large dans la ville à l’approche de Noël.
Lausanne, cathédrale
Je 22 (18 h 30, 19 h 30, 20 h 30 et 21 h 30).
Sa 24 (21 h 35).
Entrée libre
Oratorio de Noël
Sous la douce lumière des bougies de Kalalumen, alias Renato Häusler, le splendide «Oratorio de Noël» de Jean-Sébastien Bach sera présenté par l’Ensemble Arabesque de Montreux sur instruments historiques, et le Chœur de chambre de la Haute École pédagogique de Lausanne sous la direction de Julien Laloux. Le chef a préparé les cantates 1, 5 et 6 de ce vaste ensemble. «Après la première extraordinairement festive, commente Julien Laloux, les deux dernières cantates développent deux nouvelles thématiques, la félonie et la méchanceté d’Hérode, et la présence des mages, méditation sur la richesse intérieure de chacun.»
Montreux, église du Sacré-Cœur
Sa 17 (20 h 30).
Genève, cathédrale
Di 18 (17 h).
www.arabesque-montreux.ch
Oratorio de Noël bis
Dans le corpus des six cantates de l’«Oratorio de Noël» de Bach, l’Ensemble Vocal de Lausanne chantera les deux premières, magnifiant l’irruption des anges et l’émerveillement des bergers. Sous l’impulsion de Facundo Agudin, l’EVL s’en va créer ce décor d’allégresse avec la complicité des instrumentistes de Musique des Lumières. En ouverture de programme, les musiciens, en tournée à Porrentruy, La Neuveville, Neuchâtel et Vevey, présentent une nouvelle œuvre du compositeur argentin Pablo Ortíz tirée d’une polyphonie de la Renaissance signée Tomás Luis de Victoria.
Vevey, Salle del Castillo
Di 18 (17 h).
monbillet.ch et evl.ch
Magnificat à l’OSR
Le programme de Noël de l’Orchestre de la Suisse romande est tout à fait saisissant. Il s’ouvre par une cantate dramatique pour soprano et orchestre de Joseph Haydn mettant en scène la princesse égyptienne Bérénice. Ce sera la seule page profane de la soirée qui alterne musiques classique et contemporaine avec «Lux Aeterna» de Ligeti et le «Magnificat» d’Arvo Pärt d’un côté, les «Vêpres d’un Confesseur» et le virtuose «Exsultate Jubilate» de Mozart de l’autre. Les voix de Regula Mühlemann, Marie-Claude Chappuis, Valerio Contaldo, Stephan MacLeod et le chœur de la Haute École de musique de Genève sont conduits par Jonathan Nott.
Genève, cathédrale Saint-Pierre
Me 21 (19 h 30).
Lausanne, Salle Métropole
Je 22 (20 h 15).
www.osr.ch
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