Contre la proposition de la Municipalité de Morges et de sa Commission des finances unanime, une très courte majorité du Conseil communal (45 contre 43) a décidé d’augmenter le taux de l’impôt ordinaire d’un point. Certes, la progression peut paraître modeste, elle n’en revêt pas moins un caractère symbolique évident.
Cette hausse du taux d’imposition, qui trahit un appétit insatiable pour toujours augmenter les dépenses publiques, intervient de plus au moment où le prochain budget prévoit déjà pour 2022 une croissance des rentrées fiscales de 8,3 millions de francs par rapport au budget 2021. Elle indique la volonté affirmée d’avoir recours sans fin au porte-monnaie du contribuable, avant toute autre mesure. Dans ce contexte, on n’oubliera pas que la taxe forfaitaire d’élimination des ordures progressera elle aussi de 20% en 2022. C’est notamment pour ces raisons que trois partis morgiens, le PLR, l’UDC et l’Entente morgienne, ont décidé de lancer un référendum contre cette hausse des impôts: face à une telle situation, il faut que la population ait l’occasion de donner son avis sur ce qui représente bien une augmentation de la pression fiscale.
«Dépenser intelligemment et non à tout-va, en privilégiant les dépenses à la fois urgentes et indispensables.»
On ne peut en effet entrer sans autre dans la spirale infernale qui voudrait que les impôts augmentent à chaque besoin allégué d’une augmentation de prestations, sans que ces dernières répondent à une nécessité impérieuse. La situation financière de la ville de Morges est délicate, après plus d’une décennie de gouvernement à gauche. Il importe dorénavant de dépenser intelligemment et non à tout-va, en privilégiant, comme l’a mis en évidence le récent vote sur le budget et le plafond d’endettement, les dépenses à la fois urgentes et indispensables. L’époque du «nice to have» est révolue.
L’argument à l’appui de cette hausse d’impôts à Morges est d’affecter le montant supplémentaire à la Stratégie énergétique 2035 de la ville. Stratégie adoptée en 2018 par une Municipalité de gauche qui a, visiblement, été incapable d’agir durant trois ans ou qui a simplement préféré rester les bras croisés pour ensuite se tourner vers la solution de facilité, à savoir aller piocher dans le porte-monnaie des contribuables morgiens.
Un fonds conséquent
Augmenter les impôts pour financer la stratégie énergétique, c’est d’ailleurs oublier que cet automne, il a déjà été décidé à l’unanimité d’augmenter le fonds d’encouragement pour l’énergie et le développement durable de près de 500’000 francs.
La démarche vise ainsi bien plus à enclencher le mécanisme des hausses d’impôts systématiques au profit de toute demande justifiée ou non et partagée par une majorité d’occasion au Conseil communal. Pour se prémunir contre cette mentalité d’«open bar», on sera bien inspiré de signer (et de faire signer) le référendum en cours.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
L’invitée – Non à une mentalité «open bar» en matière fiscale!
Floriane Wyss soutient le référendum morgien contre la hausse «climatique» d’un point du taux d’imposition.