Les crèches d’aujourd’hui n’ont plus qu’un lointain rapport avec les rares récits bibliques de la nuit de Noël. Pas grave, l’important est ailleurs. C’est sans doute pour cela que de nombreuses personnes non pratiquantes et même non croyantes continuent à installer leur crèche.
Comment comprendre cette résistance de la crèche, à une époque où la pratique religieuse donne des signes de fatigue? Pour les uns, il y a quelque chose d’universel dans cette tentative d’établir un contact avec le divin en manipulant des figurines en terre cuite.
L’origine de ce rituel n’est d’ailleurs pas chrétienne, elle se perd dans la nuit des temps. Pour les autres, il y a quelque chose d’également universel dans cette manière de raconter une histoire dont nous sommes les acteurs marginaux, et qui rappelle une guirlande de bons souvenirs.
«L’esprit de Noël, c’est aussi une envie de raconter des histoires.»
À chaque fois que nous sortons ces figurines de l’armoire, des cartons et du papier qui les protègent durant l’essentiel de l’année, nous ne réveillons pas seulement un petit peuple de bergers et de santons inspirés par de vieux métiers de Provence.
En choisissant parmi les innombrables statuettes à disposition, du ravi à la gitane, en passant par des créations récentes comme le santon du controversé professeur Raoult, nous sélectionnons des avatars pour devenir les nouveaux bergers de ces crèches modernes. Et nous réveillons de précieux souvenirs d’enfance.
Celles et ceux qui «font» leur crèche (le verbe est important) racontent des histoires. Celle de la Nativité, mais plus intimement, celle de leurs Noël du passé qu’ils revisitent en disposant ces figurines. Impossible, dans un média qui pratique cet exercice au quotidien, d’en sous-estimer l’importance. L’esprit de Noël, c’est aussi une envie de raconter des histoires.
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Éditorial sur la Nativité – Nos avatars de Noël
Même dans les familles peu ou pas croyantes, faire la crèche reste un rite particulier.