«Nous ne sommes pas une génération de fainéants»
Alexander Omuku, président de la Commission de jeunes du canton, rêve d'intéresser ses pairs à la politique. Portrait.
Installé à la place du président du Grand Conseil, c'est lui qui mènera les débats dans la salle du parlement les 11 et 12 mars prochain, lors de la 2e Session cantonale des jeunes (lire ci-contre). Il en faudrait plus pour impressionner Alexander Omuku. A tout juste 19 ans, l'étudiant en 1re année de HEC occupe cette place tous les deux mois, pour son deuxième mandat de président de la Commission de jeunes du canton de Vaud (CDJV). Composée de 25 Vaudois de 14 à 18 ans, elle prend position sur les projets de lois cantonales concernant la jeunesse et l'éducation. Le jeune homme d'Epalinges – où il a été élu conseiller communal (PLR) à 18 ans – a eu le déclic politique à 10 ans. «Depuis l'élection d'Obama à la présidence des Etats-Unis, mon intérêt pour la politique n'a cessé de croître», explique-t-il dans un langage choisi. Il a d'ailleurs suivi assidûment la récente accession de Trump à ce même poste. «Qu'un millionnaire sans expérience politique, prônant le repli sur soi, devienne l'homme le plus puissant du monde, il y a de quoi s'interroger. Et, en une semaine, il y aurait déjà de bonnes raisons pour une procédure d'impeachment (ndlr: destitution).»
«On a notre mot à dire»
Alexander Omuku donne son opinion avec aplomb, car, pour lui, «la politique n'est pas réservée au monde des adultes». «On a notre mot à dire et il est important qu'on prenne nos responsabilités maintenant si on veut construire le monde dans lequel on va vivre.» Cette bonne parole, il la prêche, sans dogmatisme, auprès de ses amis, qui n'hésitent pas à le surnommer «président Omuku». Son but: atteindre davantage de jeunes et encourager leur participation au débat public.
«La politique n'est pas réservée aux adultes, on a notre mot à dire pour le monde de demain»
Donner le droit de vote à 16 ans serait pour lui un levier. «On enverrait un sacré signal aux jeunes!» Il faudrait aussi rendre moins théoriques les cours de citoyenneté. «Ce n'est pas en étudiant la navette entre les deux Chambres fédérales qu'on va inciter les jeunes à s'engager. Il faut les emmener au Conseil, leur faire vivre des expériences participatives…»
Ce qu'il veut combattre aussi, ce sont les idées reçues. «Nous ne sommes pas une génération de fainéants. Les jeunes étaient mieux avant? On disait déjà ça à l'époque de Socrate. Il y a un nombre incroyable de jeunes passionnés et engagés dans des associations, qui œuvrent pour l'intérêt public. Et beaucoup d'adultes fainéants…»
Le Conseil national, un rêve
«Président Omuku» quittera en juin son mandat, durant lequel il a vu avec émotion, en novembre dernier, six des sept présidents de groupes au Grand Conseil demander au Conseil d'Etat de solliciter davantage la Commission de jeunes – «une de nos plus grandes réussites!» Il en repart un brin nostalgique, mais avec des compétences, un réseau et un bagage fondamentaux «pour plus tard». Plus tard? «Si j'arrive un jour à être élu au National, ce serait le rêve», dit le benjamin de quatre enfants, élevé dans un foyer «où la politique n'est pas une affaire familiale». Pourquoi pas conseiller fédéral? «Ça, c'est le rêve absolu.»
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