Douze années de recherche«Nous sommes tous vulnérables, l’admettre permet d’agir»
Le Pôle de recherche national (PRN) LIVES s’est intéressé à la vulnérabilité sur l’ensemble du parcours de vie et présente ses résultats au public jusqu’à la fin de l’année.

«Au début du projet, les collègues à qui on le présentait ne comprenaient pas qu’on s’intéresse à la vulnérabilité des parcours de vie», explique Dario Spini, directeur du pôle de recherche national LIVES, devenu le centre de recherche LIVES, basé à l’Université de Lausanne et de Genève, et qui a abrité le pôle de recherche national LIVES depuis janvier 2011. «Pour eux, cela n’existait pas en Suisse. Notre étude a permis de déjouer cette première idée reçue.»
Menée sur douze ans, la recherche cherchait à comprendre les effets de l’économie et de la société sur les situations de vulnérabilité, leur apparition, leur évolution et leur résolution. «Nous sommes tous vulnérables. L’admettre libère et permet de réfléchir à comment agir.»
Jusqu’à la fin de l’année, plusieurs événements permettront de partager avec un large public les résultats de la recherche. À commencer par jeudi à Lausanne, avec une première «librairie humaine» qui se tiendra au Coccinelle Café. «À cette occasion, des chercheurs mettent en récit leur travail, détaille le professeur Spini. Plutôt que de faire un compte rendu, ils le racontent, comme une histoire.» En novembre, une table ronde reviendra sur l’impact de la recherche sur les politiques publiques. Enfin, une exposition à la Collection de l’Art brut mettra en lumière la manière dont le parcours de vie des artistes influence leur travail.
Structure pérenne
Près 200 chercheurs divers – psychologues, sociologues, démographes, statisticiens ou économistes – ont pris part au projet. «Nous avons mené des enquêtes, sur le veuvage, les licenciements collectifs, le troisième âge ou encore la précarité, et avons ainsi suivi environ 10’000 personnes», apprend Dario Spini.
Aspect important de la recherche: son interdisciplinarité. «Comme nous voulions évaluer les ressources en place pour surmonter les moments de grande fragilité, il nous fallait aborder le problème selon différents angles. Avec des psychologues pour comprendre les traits de personnalité qui permettent de dépasser les difficultés, ou des sociologues qui s’intéressent aux relations qui aident.» Ceci pour mettre en place des mesures sociales et politiques visant à mieux accompagner ceux qui se trouvent en grande fragilité. «Nous avons collaboré avec les autorités, communales ou cantonales, ainsi qu’avec les acteurs sociaux sur le terrain. Et nous continuons à le faire.»
Le projet a pris fin, mais l’UNIL et l’UNIGE ont pérennisé il y a trois ans une structure, le centre de recherche LIVES, qui permet à des chercheurs de s’associer et prolonger la recherche sur la vulnérabilité des parcours de vie.
Programme des événements organisés et informations sur www.centre-lives.ch
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