Nouveau duel à distance entre Hillary Clinton et Bernie Sanders
Les deux rivaux dans les primaires démocrates de 2016 se déchirent à l'occasion de la sortie de leurs livres respectifs.

L'un regarde vers l'avant, l'autre vers l'arrière. Hillary Clinton et Bernie Sanders, qui se sont affrontés l'année dernière pour représenter le Parti démocrate lors de l'élection présidentielle américaine, sont de nouveau face à face aujourd'hui. Le sénateur du Vermont et l'ancienne secrétaire d'Etat viennent de publier chacun un livre et n'ont pas complètement enterré leurs différences.
«Ses attaques ont fait des dégâts et ont rendu plus difficile la tâche d'unir les progressistes lors de l'élection», affirme Hillary Clinton dans son livre What Happened (Ce qui s'est passé en français) à propos de son duel avec Bernie Sanders en 2016. Réponse de celui-ci la semaine dernière sur la chaîne CBS: «Vous savez, la secrétaire d'Etat Clinton a fait campagne contre le candidat le plus impopulaire de l'histoire et elle a perdu. Elle est déçue et je la comprends.»
Leader de la gauche
Depuis sa défaite en novembre de l'année dernière, Hillary Clinton est restée plutôt discrète. Bernie Sanders semble, lui, toujours en campagne. En juillet, l'un de ses proches a confirmé au magazine The Hill que le sénateur du Vermont, âgé de 75 ans, réfléchissait à se présenter à la présidentielle de 2020. Un sondage réalisé cet été par l'institut Public Policy Polling nourrit ses ambitions car Donald Trump perdrait de 13 points contre lui dans trois ans. Et Bernie Sanders est clairement le leader de la gauche américaine en ce moment.
Le sénateur du Vermont a lancé son Guide for a Political Revolution, un livre destiné aux jeunes, la semaine dernière à New York. «Bernie n'est pas la révolution politique», a-t-il affirmé à la foule qui s'était massée dans une église de Manhattan. «La révolution politique, c'est vous.» Bernie Sanders y a repris les grands thèmes de sa campagne présidentielle de 2016: sa lutte contre les profondes inégalités salariales et son engagement pour un accès universel à l'assurance-maladie.
Bernie Sanders a d'ailleurs présenté ce mercredi son projet de loi pour une nationalisation du système de santé américain. Lors de la campagne de 2016, cette idée était encore considérée comme utopique par de nombreux élus démocrates. Mais aujourd'hui ils sont légion à soutenir Bernie Sanders malgré les mises en garde de Hillary Clinton sur son ancien rival. «Il disait simplement: «Nous allons avoir un accès universel», a prévenu mardi l'ancienne secrétaire d'Etat à Pod Save America, un podcast populaire au sein de la gauche américaine. «Je lui disais: «Comment vas-tu faire ça?» Il ne savait pas.»
Plusieurs potentiels prétendants démocrates à la Maison-Blanche en 2020 se désolidarisent aujourd'hui ouvertement de Hillary Clinton sur la question de l'assurance-maladie et jouent la carte Bernie. Parmi eux, on retrouve la sénatrice de Californie, Kamala Harris, la nouvelle star du Parti démocrate, ainsi que Kirsten Gillibrand, la sénatrice de New York, et Cory Booker, le populaire parlementaire du New Jersey.
Législatives de 2018
Même si sa réforme, qui financerait un système de santé public payé par des hausses d'impôts, n'a aucune chance d'être adoptée dans un Sénat dominé par les républicains, Bernie Sanders donne clairement le ton de la campagne des législatives de 2018. Il force les parlementaires, aussi bien démocrates que républicains, à se positionner sur un sujet – l'assurance-maladie – qui est devenu important pour l'opinion publique américaine.
Lindsey Graham, un sénateur conservateur de Caroline du Sud, a tenu une conférence de presse mercredi à Washington pour présenter son alternative au projet de loi de Bernie Sanders. Son texte conserverait les subventions gouvernementales pour réduire les primes d'assurance-maladie, l'un des principaux piliers de l'Obamacare. Mais il est déjà critiqué par l'aile conservatrice de la majorité républicaine au Congrès. Lindsey Graham a imploré ses collègues de parti de le soutenir: «Ne laissez pas mourir le débat sur le système de santé», a-t-il lancé. «Quant aux responsables de la majorité républicaine, je leur dis: «Aidez-nous.»
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