Numerik Games se pose en phare culturel de la région
La Ville voyait dans le festival la possibilité de faire parler d'elle. Trois ans plus tard, qu'en est-il?

Montreux a son festival de jazz et Nyon son Paléo. Désormais, Yverdon, deuxième ville du canton de Vaud, a ses Numerik Games et compte sur eux pour sortir enfin de l'ombre du nuage d'Expo.02.
Si la manifestation consacrée à la culture digitale ne bénéficie pas (encore) de la même aura que celle des mammouths de l'événementiel susnommés, Numerik Games a attiré lors de sa 2e édition un tiers de festivaliers de plus qu'en 2016. Quelque 6000 personnes ont acheté un billet l'an dernier, contre 4500 l'année précédente. Près de 4000 amateurs doivent encore être ajoutés au total de 2017 pour les parties gratuites de l'événement. Ce sont donc 10 000 personnes qui ont afflué à Yverdon pour le deuxième chapitre du festival. Le numéro 3, qui aura lieu du 24 au 26 août à Y-Parc, devra confirmer la tendance.
«Numerik Games continue de croître grâce à son positionnement unique, affirme Jean-Marc Buchillier, directeur de l'Association pour le développement du Nord vaudois (ADNV) et ancien membre du comité du festival yverdonnois.
Pour l'instant, cette manifestation, qui fait la part belle à la culture et à l'art numériques, n'a pas vraiment de concurrence dans son domaine. Ce qui lui permet, j'imagine, d'espérer un développement similaire les quatre ou cinq prochaines années.»
Vendre une expérience
Marc Atallah, l'emblématique directeur artistique du Numerik Games Festival, directeur de la Maison d'Ailleurs et maître d'enseignement et de recherche à l'Université de Lausanne, lui, ne souhaite pas parler chiffres de fréquentation. «Je ne sais pas si on accueillera de nouveau 10 000 personnes ou plus cette année, dit-il modestement. Je ne réfléchis pas comme ça.»
Pour le poète numérique, seule la satisfaction de ses festivaliers compte: «De mon point de vue d'organisateur, pérenniser l'événement est déjà une réussite. Mon but n'est pas de faire prendre de l'ampleur au festival à tout prix. Je veux qu'Yverdon soit fière d'accueillir ce rendez-vous et que les visiteurs soient heureux, qu'ils aient vécu une vraie expérience dans leur corps et dans leurs émotions.»
«Les Numerik Games et les Jeux du Castrum font partie des événements qu'on a voulu pousser.»
Il n'est pas aisé d'éloigner le directeur artistique de l'âme de son festival pour le ramener à des considérations plus terre à terre: ses ambitions. Veut-il endosser le costume du directeur de l'événement phare d'Yverdon ou pas? «Cette décision ne m'appartient qu'à moitié, poursuit-il. La manifestation qui annonce accueillir le plus de monde à Yverdon est la Fête de la musique, avec environ 15 000 personnes. D'autres, comme les Jeux du Castrum et l'Antidote Festival, réalisent de très belles choses aussi. Moi, je continuerai de faire ce que je fais à fond avec l'envie que tout soit parfait. Le reste…»
Du côté de la Ville, Carmen Tanner, municipale de la Culture, réaffirme son soutien à la manifestation. «Les Numerik Games et les Jeux du Castrum font partie des événements qu'on a voulu pousser, assure-t-elle. Nous ferons un bilan après cette édition, mais les démarches se font en bonne intelligence avec l'association du festival.»
«Les Numerik Games proposent une offre singulière qui nous permet de tirer notre épingle du jeu.»
Toutefois, si la Municipalité subventionnait les Numerik Games à hauteur de 150 000 fr. lors de sa 1re édition – pour un budget total de 350 000 fr. –, le montant a baissé depuis 2017. «Les subventions s'élèvent à 90 000 fr. (ndlr: pour un budget 2018 à 550 000 fr.), détaille Carmen Tanner. De plus, certains services sont offerts. Les subventions étaient plus élevées la première fois car c'était pour aider l'association à démarrer.»
Malgré un succès croissant, l'Office du tourisme d'Yverdon Région n'utilise pas particulièrement l'image du festival pour attirer les foules dans le Nord vaudois. «On peut compter sur les Numerik Games pour proposer une offre singulière qui nous permet de tirer notre épingle du jeu, explique Sylvie Berney, responsable médias. Ce festival est une manifestation majeure pour la région et est intégré dans nos supports de communication. Cependant, d'autres événements de qualité animent Yverdon et la région. Nous nous devons de les mettre en avant également.»
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