Réforme des retraites en FranceMacron affirme que «la foule» n’a «pas de légitimité»
Alors que le Rassemblement National et la Nupes ont déposé des recours auprès du Conseil constitutionnel, le président fustige les manifestants.

Emmanuel Macron a prévenu mardi soir que «la foule» qui manifeste contre la réforme des retraites n’avait «pas de légitimité face au peuple qui s’exprime souverain à travers ses élus», selon un participant à une réunion avec les parlementaires de son camp à l’Élysée.
Promettant de défendre «l’ordre démocratique et républicain», le chef de l’État a martelé, après l’adoption par le Parlement de son texte via l’article 49.3 de la Constitution: «l’émeute ne l’emporte pas sur les représentants du peuple».
Recours
Les députés de la Nupes d’un côté, ceux du RN de l’autre, ont déposé mardi, auprès du Conseil constitutionnel, des recours contre la réforme des retraites adoptée la veille par le Parlement.
Pour les 150 députés de gauche, le gouvernement a, sans nécessité «urgente», utilisé et «détourné» l’article 47-1 de la Constitution sur l’examen des budgets de la Sécu.
Cela a eu pour effet de «priver les assemblées de l’étude d’impact» du projet de loi et de «réduire de manière drastique les débats» parlementaires, avancent les élus PS, LFI, PCF et EELV, auxquels se sont joints une poignée d’indépendants du groupe Liot.

«République sociale» attaquée
Selon eux, la réforme ne «relevait pas du champ d’une loi de financement rectificative» de la Sécu. Ils estiment enfin que la réforme, repoussant l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans, «porte atteinte» à la «République sociale» évoquée par l’article 1er de la Constitution.
Les sénateurs de gauche doivent quant à eux déposer leur propre recours. Dans la matinée, le RN avait présenté son propre recours au Conseil constitutionnel. Laure Lavalette et Thomas Ménagé, porte-paroles, ont dénoncé une «réforme injuste, brutale, qui va pénaliser les retraités français».
Le recours vise également le choix du «véhicule législatif», un budget rectificatif de la Sécu pour 2023, «puisqu’il n’y a aucun impact sur le budget en cours», a estimé M. Ménagé.
Il a également pointé «la sincérité des débats», selon lui altérée par «l’abus du droit d’amendement de la part de la Nupes qui a empêché que nous ayons un vote».
«Mettre en échec le gouvernement»
Les députés RN ont encore soulevé la question de l’index senior, selon eux un «cavalier législatif».
«L’objectif, c’est de mettre en échec le gouvernement sur ce texte et donc on utilise tous les moyens en notre pouvoir», a insisté Mme Lavalette. Si jamais cela ne devait pas aboutir, «il reste 2027 où Marine Le Pen a dit qu’elle détricoterait» la réforme en cas d’accession à l’Élysée.
Le RN «appelle encore une fois le président de la République à retirer ce texte», a poursuivi Mme Lavalette. «Les Français souhaitent le départ d’Élisabeth Borne». «On appelle de nos vœux une dissolution.»
Le Conseil constitutionnel a également été saisi directement par Elisabeth Borne.
ATS
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