C’était un dimanche de janvier 2006. La «SonntagsZeitung» titrait sur l’élévation du taux de poussières fines en ville de Zurich, appelées PM10 puisque d’un diamètre inférieur à 10 millionièmes de mètre. Et la possible interdiction transitoire de laisser circuler certains véhicules diesels, principaux responsables de ces émanations.
«Jeune» journaliste de piquet, j’appelle alors le syndic Vert lausannois de l’époque. Après m’avoir demandé ce qu’étaient vraiment les PM10 – ne sachant pas vraiment si on les mesurait ici -, et mis en doute l’efficacité de pareille mesure prohibitive en terres romandes, Daniel Brélaz concluait dans un de ses essoufflements dont il a le secret un: «La météo annonce du mauvais temps pour mardi. Le vent chassera la pollution et on n’en parlera plus. Jusqu’à la prochaine fois. . . »

Quinze ans plus tard, il pleut toujours mais ce n’est pas ça qui a «chassé» une pollution dont on parle plus que jamais. Nos journalistes Marie Maurisse et Olaf König se sont intéressés aux 200 capteurs de la région lausannoise qui traquent un autre composant chimique au potentiel toxique pour nos poumons: le dioxyde d’azote (NO2). Et nous sommes heureux de dresser un constat peu anxiogène, ça va mieux qu’en 2006.
Concernant les voitures, l’obligation de rouler à 30 km/h dans certaines zones urbaines et l’introduction de normes contraignantes sur les filtres à carburant diesel ont pleinement joué leur rôle. Idem pour les chauffages et les rejets industriels.
Tout ça pour dire quoi? Que la pollution n’est pas une fake news. Que des politiques publiques et le progrès technologique jouent leurs rôles quand on leur en laisse le loisir. Que respirer des cochonneries n’est pas une fatalité. Mais que, même s’il reste encore du pain sur la planche, savoir qu’un effort universel est récompensé est forcément porteur d’espoir.
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Éditorial – Oui, à 30 km/h, on pollue moins!