Oui à notre sécurité, oui à la loi révisée sur les armes
Claude Béglé soutient la révision partielle de la loi sur les armes soumise au vote le 19 mai.
Comment assurer une défense optimale de notre pays? C'est une question que tous les patriotes doivent se poser. Et que les électeurs devront trancher lors de la prochaine votation sur la modification de la directive de l'UE sur les armes, qui découle de l'Accord de Schengen dont la Suisse bénéficie. Ne badinons pas avec ce sujet, car il en va de notre sécurité nationale.
Pour héroïques qu'aient été nos ancêtres Waldstätten, les milices cantonales et autres bataillons suisses, leurs hallebardes ne sont plus d'actualité. Durant la Première Guerre mondiale, l'infanterie était la reine des champs de bataille, baïonnette au canon, face à des nids de mitrailleuses. Puis ce fut l'ère des chars d'assaut. Aujourd'hui, ce ne sont plus tant les fusils, même semi-automatiques, qui font la différence, mais les robots et drones autonomes tueurs, les armes à énergie dirigée, les attaques informatiques. Notre défense compte désormais sur le cyber, le renseignement et le contre-espionnage.
«Quelques mesures plutôt utiles concernant les armes semi-automatiques»
Or c'est précisément ce que l'Accord de Schengen nous offre: une meilleure collaboration internationale en termes d'échange de renseignements sécuritaires permettant en moyenne une arrestation par jour. Car il ne faut pas se leurrer: les bandes criminelles (terroristes, passeurs, trafiquants de drogues) agissent à l'échelle internationale. Et ce n'est qu'au travers d'organisations comme Schengen que nous pouvons les combattre. Sans compter que l'organisation jumelle issue de l'Accord de Dublin nous permet de renvoyer les demandeurs d'asile dans le pays où ils ont mis pour la première fois le pied en Europe. Quel est le prix à payer? Pas grand-chose. Même pour ceux qui, comme moi, sont attachés aux traditions suisses et à leur symbolique. Car nous pouvons continuer à chasser, à tirer en étant affilié à une société de tir, à conserver notre arme au galetas, même quand l'âge nous libère de nos obligations militaires.
Alors qu'est-ce qui change? Il s'agit juste de mettre en place quelques mesures plutôt utiles concernant les armes semi-automatiques: une réglementation plus stricte pour l'achat et la détention, permettre la traçabilité, lutter contre le trafic illicite. Seules sont concernées les armes semi-automatiques ayant un chargeur tirant 20 cartouches d'affilée. Et l'«autorisation exceptionnelle» requise à l'achat ne constituera pas un réel durcissement.
Bref, les changements sont minimes pour des avantages nombreux. Grâce au système d'échange d'information de Schengen, la Suisse a pu voir aboutir 19 000 requêtes internationales, procéder à 4000 arrestations et retrouver 4000 personnes disparues en 2018. Au passage, la simplicité des visas Schengen a renforcé notre tourisme à hauteur de 1,1 milliard de francs.
Se battre pour le maintien de nos traditions est louable. Mais à l'ère du numérique il faut surtout doter notre défense d'armes adaptées, dont l'échange de renseignements rapide et fiable que nous offrent les systèmes Schengen-Dublin. Déposons donc un oui résolu dans l'urne d'ici au 19 mai.
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