Paroles d'experts au procès des deux pédiatres
Les experts sont venus dire devant le tribunal à Nyon ce qu'il fallait faire pour éviter un décès qui vaut à deux pédiatres d'être traînées en justice

Marisa, 11 mois, est morte le 15 mai 2009 d'une méningite non diagnostiquée à temps à l'hôpital de Morges. Selon les experts, l'enfant aurait pu être sauvée par l'administration rapide d'antibiotiques. Reste à savoir si les deux pédiatres jugées pouvaient en être conscientes en temps voulu, se rendant du coup coupables d'homicide par négligence. Pour mémoire, la petite avait été hospitalisée après deux jours de fièvre et de convulsions, et elle présentait un signe de surinfection avec une otite moyenne aiguë. Transférée au CHUV une vingtaine d'heures plus tard, elle n'a pas survécu. L'expert désigné par le médecin cantonal souligne que l'évolution bactérienne chez un enfant en bas âge peut être foudroyante. Il estime que des antibiotiques auraient dû lui être administrés à l'hôpital de Morges avant même d'observer son évolution. À la question de savoir si un antibiotique indiqué pour une otite est efficace contre une méningite à pneumocoques, il répond par l'affirmative. À la demande des avocats des doctoresses, le tribunal a longuement entendu le médecin-chef notamment responsable des urgences pédiatriques au CHUV, coauteur d'un guide sur la pratique de la pédiatrie. Au vu des relevés des paramètres vitaux de Marisa durant son hospitalisation à Morges, ce spécialiste observe qu'ils indiquent un état stable de l'enfant durant l'après-midi. En clair, il n'y avait pas de raison de mettre en route à Morges toute une batterie d'examens. Le procureur dira demain s'il maintient son accusation.