Nouvelle production au Grand Théâtre«Parsifal» chemine entre le sombre et le saignant
Plongé dans des décors ascétiques, le monument de Wagner trouve des alliés auprès d’une distribution inspirée et d’une fosse puissante. Un spectacle intense.

On quitte tard, mercredi soir, la salle du Grand Théâtre sans pouvoir s’empêcher de penser aux efforts que devront fournir les teinturiers pour ôter des costumes les volumineuses traces d’hémoglobine qui les ont maculés sans retenue. On se tourne aussi vers ceux qui se devront récurer, éponge et liquide détergent à la main, les parois et les planchers des décors, tout aussi ensanglantées. Parsifal est passé par là, dans ce royaume des Chevaliers du Graal très mal en point, et c’est un peu comme si le héros wagnérien, pur et innocent, avait traversé durant près de cinq heures un abattoir industriel en pleine activité. Voilà pour l’impression hâtive, voire superficielle, qu’on pourrait tirer de la production présentée par le Grand Théâtre.