Congrès du PS VaudRevivez le congrès du PS vaudois
Les socialistes vaudois tiennent leur Congrès ordinaire à Payerne.
Le Congrès a élu Romain Pilloud à la tête du parti cantonal. Il succède ainsi à Jessica Jaccoud. Le Montreusien de 26 ans a été préféré à Robert Tye du Gros-de-Vaud, par 161 voix contre 44.

Fraîchement élu au Grand Conseil, Romain Pilloud est actuellement secrétaire général de l’Association Transports et Environnement, section Vaud.
Ainsi se termine notre direct. Merci de l'avoir suivi.
Cesla Amarelle monte à son tour à la tribune, visiblement émue, sous les applaudissements et une salle debout. «Le moment le plus douloureux a été la perte de mon siège et la perte de la majorité au Conseil d'État. Et je m'en excuse. Cela a été clairement un vote sanction à mon égard. Personne ne l'avait vu venir. Mais j'aurais dû percevoir quelques signaux. J'ai vraiment eu l'impression de nager à contre-courant durant la campagne.»
La présidente du PSV a tiré le bilan des élections cantonales. Le parti a perdu un siège au gouvernement vaudois et cinq sièges au Parlement. «Nos pertes au Grand Conseil peuvent s'expliquer, en partie, par le découpage électoral», estime Jessica Jaccoud. «Malgré une mobilisation très forte au deuxième tour, nous avons perdu la majorité au Conseil d’État. Cesla Amarelle a fait les frais d’un ciblage électoral.»
Pierre-Yves Maillard sera donc le candidat socialiste au Conseil des États en 2023.

«On ne doit pas passer notre temps à s’occuper de notre nombril. On doit être orienté vers les préoccupations des gens. Le Conseil des États doit être plus à gauche. Le Parti socialiste suisse compte sur nous. Je suis prêt à faire campagne avec vous. Je suis même prêt à changer. Je ne vais pas faire un profil Facebook ou un compte Twitter. Mais j’ai compris leur utilité.»
Sur le fond, Pierre-Yves Maillard s’engage pour défendre l’AVS et le pouvoir d’achat, notamment. Il veut se battre contre «le poison du néolibéralisme»: «Les termes changent, mais c’est toujours la même chose, le capital veut prendre toujours plus au travail et à la nature.»
Le Congrès acclame le patron de l’Union syndicale suisse.
Il n’y aura pas de duel socialiste pour le Conseil des États. Le Congrès a adopté la proposition alternative du comité directeur par 157 voix contre 67. La majorité nécessaire était à 150 voix. Roger Nordmann pourra se représenter au Conseil national en 2023. Il laisse la place à Pierre-Yves Maillard sur le ticket au Conseil des États.

L'ancienne conseillère d’État Anne-Catherine Lyon prend la parole pour plaider en faveur de ce changement de statut:
«Vous le savez, la question de dérogation m’a beaucoup occupée en 2017 (ndlr: elle souhaitait solliciter un quatrième mandat au Conseil d’État). La décision que j’ai prise alors était rude mais justifiée. Que les jeunesses socialistes se rassurent, puisque ces décisions doivent se faire au cas par cas et selon les contextes. La question ici est de savoir si l’on veut perdre encore ou si nous voulons gagner.»
La salle passe au vote…

Figure du PSV, l’ancienne conseillère nationale Marlyse Dormond a plaidé pour la solution trouvée à la dernière minute. «J’étais très inquiète. Dans la situation où se trouve actuellement le parti, il est important de mettre toutes nos forces pour tirer nos listes aux élections fédérales. Il faut stopper la machine à perdre que l’on a enclenchée en 2019. Nous avons besoin de nos deux locomotives électorales Roger Nordmann et Pierre-Yves Maillard.»
La votation se fera à bulletin secret. Mais avant cela, il y a les réactions des délégués suite à la proposition d’accorder une nouvelle dérogation à Roger Nordmann.
Parmi les réactions de la salle, il y a les déçus. Ceux qui y voient un manque de «démocratie interne», une décision de dernière minute prise par «quelques têtes dirigeantes».
Un jeune socialiste rappelle la devise du parti: «Pour tous, sans privilèges» et qui juge cette proposition, «d’une hypocrisie crasse».
Pour l’ancien conseiller national Eric Voruz, en revanche, la solution inventée est la bonne «pour repartir de ce Congrès unis».
Pierre-Yves Maillard défend son idée. Car c’est lui qui a imaginé cette proposition alternative. «Ces derniers jours, j’ai vu l'intérêt médiatique monter pour notre Congrès. Il ne manquait plus que CNN. Nous sommes en train de voir autour de nous des forces qui s’affrontent, toutes ces choses qui nous divisent et qui sont souvent exagérées. Il fallait donc trouver une solution. Après tout, c’est notre boulot de trouver des solutions. J’ai donc proposé cette solution à Roger. Elle garantit l’intérêt du parti. Il est aussi important que l’on parte dans la course au Conseil des États unis.»

En introduction du Congrès, la présidente du parti, Jessica Jaccoud, a demandé une modification de l’ordre du jour. Une motion intitulée: «rassemblement et décision de dérogation» est ajoutée au programme. Ce texte est soutenu par une large majorité du comité directeur.

L’article 41 des statuts du PSV stipule que les parlementaires fédéraux ne peuvent être élus que pour trois mandats. Le Congrès peut accorder «une» dérogation. La motion propose d'interpréter l’article 41 dans le sens ou «une» dérogation ne signifie pas «une seule». Dès lors, une deuxième dérogation est possible.
Ainsi, Roger Nordmann peut solliciter une deuxième dérogation au Conseil national et par ricochet évite un duel pour la candidature au Conseil des États.
Le Congrès va se prononcer sur cette proposition.
Bienvenue au Congrès ordinaire du PS Vaud qui se déroule toute la journée à la Halle des Fêtes à Payerne.
Plusieurs sujets seront abordés lors de cette journée, à commencer par la présentation des candidats au Conseil des États. Ils sont d’ores et déjà connus: Pierre-Yves Maillard et Roger Nordmann. Cependant, une combine de dernière minute pourrait permettre d’éviter ce duel.
Le chef de groupe aux Chambres fédérales Roger Nordmann pourrait se retirer de la course, si le Congrès lui accordait une deuxième dérogation pour se représenter au National. Si tel est le cas, il faudrait que le Congrès l’accepte par une majorité des deux tiers des voix.

Les délégués devront encore se choisir un nouveau président de parti et débriefer leurs résultats aux dernières élections cantonales.
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