L'élève musulmane qui porte le voile islamique à l'école de St. Margrethen (SG) devra en principe bientôt l'ôter pour se rendre en classe. Le Département st-gallois de l'instruction publique a rejeté le recours de ses parents. Toutes les voies de recours ne sont toutefois pas épuisées.

Au nom de la liberté religieuse, les parents de l'élève s'étaient opposés au nouveau règlement de l'école de St. Margrethen qui interdit aux élèves de venir en classe la tête couverte de manière générale. Ils peuvent à présent recourir contre la décision des autorités cantonales auprès du Tribunal administratif st-gallois.

Orientation «fondamentaliste»

Dans sa décision, le Département de l'instruction a estimé que l'établissement scolaire était en droit, dans le cas concret, de mettre en application l'interdiction de se couvrir la tête. La symbolique du voile islamique «ne recoupe pas uniquement un lien religieux». Il présente aussi «des aspects problématiques au niveau de l'Etat de droit», écrit jeudi le département.

Les parents de l'élève ont en effet fait part de leur «orientation fondamentaliste», estime le département. Selon leurs propres dires, ils placent leur interprétation de la religion et du droit au-dessus de l'ordre juridique suisse.

Pas porté de son plein gré

Il existe en outre des «indices» laissant penser que l'élève ne porte pas le voile de son propre gré, écrivent les autorités. Un constat qui remet en cause la «crédibilité» de l'invocation de la liberté religieuse par les parents.

De manière plus générale, le département décrit l'interdiction de se couvrir la tête à l'école comme un instrument parmi d'autres permettant de garantir l'ordre scolaire. «L'espace publique 'école' exige davantage de compromis de la part des parents et des enfants dans leur appréciation privée du droit que l'espace publique 'rue'», écrit-il.

Parents acquittés

Les parents de l'élève concernée ont été acquittés la semaine dernière par la justice st-galloise de l'accusation de violation des devoirs éducatifs et d'assistance. Suite à l'interdiction du voile formulée l'été dernier par l'école de St. Margrethen, ils avaient refusé d'envoyer leur fille en classe à la rentrée.

Le Tribunal de district d'Altstätten avait estimé que la liberté religieuse justifiait cette attitude. Avant ce jugement, le Tribunal administratif avait autorisé la fille à porter le voile en classe jusqu'à la décision du département sur leur recours.

Depuis novembre dernier, l'élève suit donc à nouveau les cours en classe. Elle pourra continuer à y porter le voile jusqu'à l'entrée en vigueur de la décision. Un éventuel recours des parents au Tribunal administratif prolongera ce délai.

ats/smk