Guerre en UkrainePetit guide pratique pour éviter les intox sur Internet
Depuis le début du conflit, les réseaux sociaux ont été inondés de vidéos prises sur le front. Certaines sont trompeuses ou inexactes. Comment trier le vrai du faux?

Face aux fake news, même les professionnels ne sont pas à l’abri. Vendredi matin, le journaliste Christo Grozev, directeur de Bellingcat, a partagé des vidéos censées montrer des frappes de missiles sur Kiev. Petit problème: il s’agissait en réalité d’un crash aérien.
Chaque jour, des dizaines d’autres fausses informations concernant le conflit envahissent les réseaux sociaux. Comment éviter de les partager? Voici quelques méthodes de vérification de l’information que vous pouvez appliquer en ces temps de crise.
Privilégier les sources primaires
Un des meilleurs moyens pour trouver des informations fiables est de se renseigner auprès des personnes qui sont sur le terrain. Dans le cas de l’Ukraine, plusieurs journalistes couvrent le conflit et proposent régulièrement des informations sur son évolution. Citons par exemple Loup Bureau, Tristan Dessert, ou encore Clara Marchaud.
Recouper les sources d’information
Les médias et les comptes diffusant des informations sur le conflit ne sont pas forcément objectifs et ne vérifient pas tout le temps leurs sources. Il convient donc de toujours contrôler une information en allant s’informer sur d’autres sites. Si une nouvelle n’a été reprise que par un seul compte, méfiance!
Analyser les métadonnées
Si le doute persiste sur l’authenticité d’une vidéo, examiner les métadonnées de celle-ci peut s’avérer utile. Ce terme désigne toutes les informations essentielles sur le contexte dans lequel une image ou une vidéo a été prise: lieu, heure, type de caméra, … Son code génétique, en quelque sorte. Le site Poynter propose un tutoriel pour obtenir et interpréter ces métadonnées.
S’abonner à des fact-checkers professionnels
Plusieurs agences de presse comme l’AFP disposent de cellules spécialement dédiées au fact-checking, qui analysent l’authenticité des images et vidéos très partagées sur les réseaux sociaux. Seul problème: celles-ci ne peuvent trancher qu’a posteriori, lorsqu’une fausse information a déjà été largement diffusée. Il est donc important de consulter régulièrement leurs comptes afin de vérifier les informations des jours passés.
Continuer à douter
Même si vous appliquez tous ces conseils, vous ne serez pas entièrement protégés contre les fausses informations circulant en ligne. Le cas du directeur de Bellingcat (voir encadré) le prouve. Les réseaux sociaux sont programmés pour favoriser une information rapide mais peu vérifiée. Ils sont donc particulièrement perméables aux fake news. Lorsqu’une vidéo que vous avez relayée s’avère être fausse, la meilleure attitude est de reconnaître son erreur et d’analyser les raisons qui vous ont poussé à la partager. Ainsi, vous ferez mieux la prochaine fois.
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